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Agridis choisit Cérélia pour le pilotage et la modulation de la fertilisation


Grandes cultures le 23/04/2014 à 11:47
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Offrir aux agriculteurs l’accès à un outil de pilotage de la fertilisation azotée. Tel est l'objectif d'Agridis qui a choisi de s’appuyer sur la technologie de l’imagerie satellite avec Geosys. Cérélia doit permettre à l’agriculteur de disposer de cartes de préconisation précises, intégrables directement dans ses équipements de modulation.

Agridis, réseau national de distribution et de mise en marché pour les négoces et coopératives, a choisi Cérélia, service de Geosys, fournisseur d’images satellites, pour le pilotage de la fertilisation et la modulation intra-parcellaire des clients de ses adhérents. Pascal Ramondenc, directeur réseau et développement chez Agridis, précise que « pour cette année de lancement, ce sont les établissements Cosset, négoce des Deux-Sèvres, qui ont testé la mise en place ».

Une trentaine d’agriculteurs, clients du négoce, ont souhaité tenter l’expérience, pour un millier d’hectares concernés. Dix d’entre eux sont équipés pour faire de la modulation et capables de travailler au niveau intra-parcellaire. « Nous observons des variations de 10 à 30 % de la préconisation entre deux zones d’une même parcelle » témoigne Laurent Marionneau, agent technico-commercial. « C’est dommage de se contenter d’un ajustement à la parcelle. Surtout qu’il ne manque souvent pas grand-chose d’un point de vue matériel, parfois juste un câble pour relier les consoles. Nombreux sont ceux qui sont équipés sans le savoir. »

Florent Babin, chef produit outils de pilotage d’Agridis : « Nous avons effectué une enquête auprès de 150 agriculteurs pour connaître leur niveau d’équipement. Elle révèle qu’un quart dispose du nécessaire pour faire de la modulation mais seulement 5 % en profitent. Les vendeurs de machines peuvent nous aider à sensibiliser la profession. » Pour faire de la modulation intra-parcellaire, un épandeur à engrais solide doit posséder un système de pesée embarquée et le tracteur une barre de guidage ou une antenne Gps. « La barre de guidage permet de voir ce que tu fais » précise Arnaud Sonnard, agriculteur à Villiers en plaine, « sinon tu travailles à l’aveugle et dans ce cas, il faut vraiment faire confiance à l’outil. »

Guidage, boîtier de modulation, système de pesée embarquée sur l’épandeur… selon son niveau d’équipement, mais surtout selon la liaison qui sera opérée entre les différents outils, l’agriculteur pourra pleinement ou partiellement tirer parti des données issues des rapports cartographiques.

Renaud Sonnard fait partie des testeurs de la modulation intra-parcellaire avec Cérélia. « J’enregistre mes cartes sur une clé Usb que je connecte à ma barre de guidage pour qu’elle pilote l’outil après que j’ai renseigné le nom de la parcelle. Je suis impressionné par les différences de potentiel au sein d’une même parcelle. » Renaud Sonnard ne mise pas sur une économie d’azote mais plutôt un gain de rendement qu’il estime à 4-5 q/ha. « De toute façon, l’outil se base sur mon plan de fumure donc le nombre d’unités total reste le même, mais elles sont mieux réparties. »

« Sur notre secteur, nous devons faire face à une problématique croissante de qualité des blés et notamment du taux de protéines, mais nous devons aussi maintenir une productivité élevée » explique Olivier Jalleau, codirigeant des Ets Cosset. « Cela dans un contexte réglementaire renforcé, sachant qu’un grand nombre d’exploitations de nos clients sont situées en zones vulnérables. » Les objectifs liés à l’utilisation d’un tel outil sont donc nombreux, associant l’optimisation du taux de protéines et donc l’accès aux marchés, des objectifs de rendement, mais aussi de justification des apports d’azote pour être en phase avec la réglementation.

Basé sur l’utilisation de la technologie satellitaire, en culture de blé et de colza, Cérélia réalise quatre images satellites par campagne, avec des dates qui peuvent être ajustées en cours de saison. Florent Babin, chef produit outils de pilotage d’Agridis, précise qu’ensuite « par un croisement de ces images satellites avec des prélèvements terrain, Cérelia propose deux types de cartes : la carte de végétation pour cibler les problèmes de croissances et identifier les zones à risque pour la verse ; la carte de préconisations pour piloter l’apport d‘azote. »

Pour le colza, le calcul est réalisé à partir du niveau de biomasse en s’appuyant sur la réglette Cetiom. Pour le blé tendre, Céréalia base son conseil sur le plan de fumure pour piloter les trois apports de l’azote. L’outil ajuste les doses en fonction de l’indice foliaire pour les deux premiers passages, puis de l’indice chlorophylle, pour le dernier.

« Grâce à Cérélia, explique Olivier Jalleau, dirigeant des Ets Cosset, le technicien transforme les cartes de biomasse en conseil azote et ajuste les préconisations. Avec l’agriculteur, il affine encore son conseil. La connaissance des parcelles et l’observation permettent d’expliquer l’hétérogénéité dans certaines zones, par exemple en présence d’un rond d’adventices. »

Agridis annonce son objectif de déployer Cérélia sur 10.000 ha lors de la prochaine campagne en le proposant à quelque six à huit négoces supplémentaires, en ajoutant le blé dur aux cultures concernées et le phosphore et la potasse concernant les éléments à moduler.