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Barrage de Sivens

Les élus du Tarn suspendent le chantier


Politique et syndicats le 31/10/2014 à 12:35

Albi, 31 oct 2014 (AFP) - Le conseil général du Tarn a suspendu vendredi le chantier du barrage de Sivens, sans fixer de date butoir ni parler d'abandon, cinq jours après la mort d'un manifestant lors d'affrontements avec les forces de l'ordre.

« Le drame intervenu dans la nuit de samedi à dimanche conduit l’assemblée départementale à prendre », a déclaré le président socialiste du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, lors d’un discours au conseil général du Tarn à Albi. Contrairement à ce qui avait été prévu, aucun débat ni vote n’ont eu lieu au conseil général, la suspension ayant visiblement été entérinée lors de deux réunions préparatoires jeudi soir et vendredi matin.

Le président Carcenac a appelé à « mettre en œuvre les préconisations des experts mandatés par le ministère de l’Écologie ». Ces ingénieurs recommandent de poursuivre le projet mais de réduire le volume d’eau destiné à l’irrigation afin d’en minimiser l’impact environnemental. Faisant référence à ces recommandations, Thierry Carcenac a « demandé à l’État de les étudier et d’en assumer toutes les conséquences », appelant « solennellement à l’apaisement, à la modération et au respect des Tarnaises et Tarnais qui vivent sur le site et à proximité ». « On a décidé de suspendre les travaux (…) Sans définir de délai. Mais ce n’est pas un abandon », a expliqué Didier Houlès, vice-président divers-gauche du conseil général.

A l’extérieur du siège du conseil général à Albi, 200 opposants environ manifestaient dans le calme, brandissant une pancarte proclamant « Non au barrage de Sivens, oui au moratoire, oui au débat public », a constaté une journaliste de l’Afp. « Je suis impliquée depuis trois mois pour défendre la forêt qui a été dévastée par les machines. Maintenant, je ne lâche pas », déclare Charlotte, 29 ans.

Dans la ville, un dispositif policier important mais extrêmement discret avait été mis en place. Lundi à Albi, une protestation similaire avait mené à de violents heurts. Les élus ont ouvert leur session peu avant 10h00 avec une minute de silence en mémoire de Rémi Fraisse, 21 ans, mort dimanche sur le site du chantier de la retenue d’eau. «Ce qui s’est passé est effroyable et ne doit jamais recommencer», a dit Thierry Carcenac.