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pisciculture

Poissons herbivores, poissons carnivores : quels choix pour la pisciculture et fournir à tous des aliments sains et nutritifs


Alimentation et fourrages le 22/05/2015 à 12:42
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En milieu naturel, les poissons exercent une prédation aux niveaux des différents étages des réseaux trophiques au sein desquels s’établissent des relations prédateurs proies plus ou moins complexes. Vivant dans des milieux très variés, les poissons se sont dotés de stratégies différentes pour chacune des grandes fonctions physiologiques.

La diversité des régimes alimentaires en milieu naturel est une originalité du poisson, qui lui permet de . Il y a des espèces qui consomment des producteurs primaires, généralement des micro algues, et d’autres des phytoplanctons ou des zooplanctons, de crustacés ou d’autres poissons. Il y a ainsi des consommateurs primaires herbivores, des consommateurs secondaires, piscivores mangeurs d’herbivores et des piscivores mangeurs d’autres piscivores.

Nous avons pris l’habitude de classer les poissons en « herbivores », « omnivores » ou « carnivores », en transposant les terminologies communément utilisés pour les animaux terrestres. En se basant sur leurs habitudes alimentaires, on peut éventuellement les classer en détritivores, omnivores, planctonivores ou piscivores. Tant sur le plan scientifique que sur le plan étymologique, l’emploi des termes comme « carnivores » ou « herbivores » n’est pas approprié. . Le niveau trophique est une indication de la position de l’espèce donnée sur une échelle (allant de 0 à 5) dans la chaîne alimentaire aquatique. Ainsi, le saumon de l’Atlantique ou la truite arc-en-ciel considérés comme « carnivores » ont un niveau trophique de 4,4, tandis que la carpe commune « herbivores » a un niveau trophique de l’ordre de 3.

En milieu naturel, lors du passage d’un niveau trophique a un autre immédiatement supérieur le rendement est d’environ 10 %, que cela soit en termes d’énergie ou en termes de nutriments. L’efficacité alimentaire ou de l’utilisation des nutriments ou de l’énergie en milieu naturel est plus faible que ce que l’on peut obtenir en conditions optimales d’élevage.

Par exemple, dans leur alimentation, tandis qu’un poisson d’un niveau trophique faible peut très bien s’élever avec un aliment moins riche en azote, mais avec un rendement de l’ordre de 40%. Les différentes espèces en élevage présentent aussi des capacités digestives et métaboliques différents pour faire face aux ressources alimentaires disponibles. Quand on regarde la production piscicole au niveau mondial, la majorité des espèces élevées (cyprinidés, cichlidés ou siluridés) se situe à un niveau trophique faible.

Sur le plan national ou au niveau européen (truites, saumons, bars, daurades, carpes…), (considérés comme « carnassières » ou « omnivores ». L’évolution prévisible de la production au niveau européen, au moins à court-terme, semble affirmer une consolidation de la production de ces espèces plutôt qu’une orientation vers le choix de nouvelles espèces.

Par contre, de grands progrès ont été réalisés dans l’amélioration de l’utilisation des ressources alimentaires, en termes de quantités d’aliments ou de nutriments ou d’ingrédients spécifiques. Ainsi, nous avons pu voir au cours des vingt dernières années, des modifications importantes dans la composition des aliments : diminution de l’apport protéique, diminution de l’apport en certains ingrédients comme les farines et huiles de poissons, tant chez les salmonidés que chez les poissons marins élevés en Europe. Des distinctions entre « carnivores » et d’autres groupes peuvent être trompeuses en conditions d’élevage, car les régimes alimentaires peuvent être modifiés. , plus que son comportement alimentaire ou le niveau trophique où elle se situe.