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Filière laitière

En 2030, les fermes à « 1.000 vaches » seront-elles la norme ?


Élevages bovins lait et viande le 06/07/2015 à 12:19
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Quatre scénarios sur l’évolution de la filière laitière à l’horizon de 2030, de la production à la consommation, ont été présentés par FranceAgriMer et le conseil spécialisé lait. Au niveau de l’exploitation, l’agrandissement se poursuivra plus ou moins à grande échelle.

FranceAgriMer et son Conseil spécialisé lait se sont livrés à un exercice qui a mobilisé, pendant deux ans, des représentants de l’ensemble de la filière laitière et des experts pour bâtir . Ils sont décrits dans un document présenté le 1er juillet par Dominique Chargé, président de la Fédération nationale de la coopération laitière: r.

En fait, on dénombre à ce jour cinq scénarios si on ajoute celui de la Confédération paysanne diffusé ce même 1er juillet 2015.

Plusieurs modèles d’exploitations laitières coexisteront dans quinze ans mais dans des. Les choix de consommer plus ou moins de produits laitiers, ou bien, les politiques de production des pays émergents ne seront pas non plus sans incidences sur la nature des systèmes en activité en 2030.

Ainsi, (scénario 3), tournée vers l’export tout en préservant son marché intérieur. Il y aurait alors dans les principaux bassins de production, des fermes de grande dimension et à la périphérie, « des exploitations herbagères et agro-écologiques où la part de la viande et des services environnementaux croîtra », note FranceAgriMer. Dans ce scénario, une meilleure organisation de la filière au niveau interprofessionnel permettra d’atténuer la volatilité des prix.

En revanche, avec des transformateurs-distributeurs et une production laitière très concentrée, les consommateurs s’étant en effet détournés de la grande distribution pour effectuer leurs achats dorénavant par internet. Dans ce scénario, « la course à la taille ne peut cesser avant la réalisation, à terme d’une entente tacite de type oligopolistique mondiale entre un nombre d’acteurs survivants », explique FranceAgriMer.

Mais si les(émission de Ges, épizooties) poussent les consommateurs à se détourner des produits laitiers et carnés (scénario 4 intitulé le défi de la récession), les éleveurs ne seront pas incités à accroître la spécialisation de leurs élevages et à se moderniser. Et comme la filière est peu attractive, peu de jeunes s’installeront. Quant aux industriels, ces derniers concentreront leurs investissements à l’étranger, dans les pays où la consommation de lait se développe. Les produits laitiers et carnés auront une forte empreinte écologique.

« Ces visions scénarisées du futur de la filière lait de vache ne s’apparentent en rien à de la prévision. Elles proposent simplement des futurs possibles et crédibles », soulignent les auteurs de la note « Prospective filière lait de vache ». Mais aucune statistique quant au nombre d’éleveurs encore en activité en 2030 n’est communiquée.

En fait, il appartient au Conseil spécialisé pour la filière laitière de « se prononcer sur ces quatre scénarios et sur les leviers à actionner pour les éviter ou au contraire favoriser leur survenance. Élaborer une stratégie collective pour agir sur l’avenir, dépasser le conjoncturel pour réfléchir au structurel, telles sont les ambitions de cette analyse prospective dont les professionnels de la filière doivent maintenant s’emparer ».

Selon Dominique Chargé, le projet de bâtir des scénarios prospectifs lancés en 2013 était osé et même un peu décalé puisqu’il s’inscrivait au-delà des conséquences de la fin des quotas en 2015, qui était alors la préoccupation majeure du moment.

Mais ce travail collectif et interdisciplinaire a suscité un certain engouement au-delà même des attentes. La contribution de la Confédération paysanne en est la preuve. Dans son scénario « l’avenir au service de l’emploi et la vitalité de nos territoires », sa vision et les idées défendues s’inscrivent dans l’état d’esprit avec lequel le travail a été conduit, s’est réjoui Dominique Chargé.

Les scénarios d’évolution de la filière lait de vache à l’horizon 2030 ont été établis à partir de. Elles ont été regroupées par FranceAgriMer en fonction de quatre grandes problématiques. Par exemple, le contexte général, économique et réglementaire (changement climatique, attentes sociétales, crise économique et financière, politique foncière et d’aménagement du territoire…).

C’est pourquoi chacun des scénarios donne une vision d’ensemble de l’évolution de la filière laitière à l’horizon de 2030. .

Par exemple, le modèle de la ferme des 1.000 vaches, fort décrié, est pris en référence dans le scénario 2 « Spirale concurrentielle ». Ce scénario est aussi bâti, comme le numéro 4 « le défi de la régression », sur la remise en cause de la consommation de lait, sur la survenance à répétition de crises d’épizootie et sur les conséquences écologiques de la production de gaz à effet de serre des élevages de ruminants.