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[Livre] Mondialisation de l’agriculture

Le grand business des plantes, richesse et démesure


Politique et syndicats le 14/02/2016 à 11:25
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Dans le « Grand business des plantes » aux éditions Plume de Carotte, Florence Thinard dresse le portrait de 24 plantes majeures pour nous éclairer sur les enjeux de la mondialisation dans ce qu’elle a de pire, comme de meilleur.

« Le grand business des plantes, richesse et démesure, » aux éditions Plume de Carotte est un livre très bien documenté pour comprendre les mécanismes et les enjeux de l’agriculture mondialisée. Au cours de ses 240 pages richement illustrées par des photographies percutantes, vous y apprendrez par exemple :

Que le blé est échangé plus de 200 fois sur les marchés boursiers mondiaux avant même d’avoir été battu, et cela sans parler du trading à haute fréquence (en millième de seconde) ;

Que les plantes à drogues génèrent entre 300 et 500 milliards de dollars ce qui en fait le deuxième marché au monde derrière celui du pétrole ;

Qu’une tonne de maïs, première céréale en quantité produite, donne 370 litres d’éthanol, et que la France en est le premier exportateur de semences devant les Etats-Unis et les Pays-Bas ;

Que les algues sont 250 fois plus performantes que le soja et pourront devenir les agrocarburants de demain ;

Que le nom de « république bananière » n’a pas été donné par hasard et que l’esclavage moderne dans les plantations de bananes nourrit toujours l’appétit d’une poignée d’entreprises ;

Qu’un avis de tempête est annoncé sur la betterave sucrière lorsqu’elle ne sera plus protégée par des quotas européens et devra alors faire face à la canne à sucre, bien plus concurrentielle ;

Que la rose de la Saint-Valentin vient de parcourir 7 000 kilomètres en moins de 24 heures ;

Que le commerce plus ou moins légal du bois fait le pactole des mafias et que la forêt tropicale se réduit à la vitesse de 36 terrains de football par minute ;

Que l’hévéa et surtout le palmier à huile profitent de cette déforestation massive pour engraisser et boucher les artères des consommateurs européens ;

Que les petits producteurs de café ne perçoivent que 3 à 7 % de la valeur de leurs ventes, contre 30 % il y 35 ans. Et qu’au final, dans une tasse vendue 2,90 € en terrasse, la part du produit « café » ne représente que 10 centimes ;

Que les champignons de toutes tailles, du champignon de Paris aux lucratives levures en passant par les champignons hallucinogènes, coûtent aussi des milliards à cause des maladies fongiques et autres mycotoxines ;

Que le coton, quasi-exclusivement génétiquement modifié, n’est pas si blanc que l’on s’imagine en dévastant les terres et les familles africaines et chinoises qui en dépendent ;

Que la pomme de supermarché contient 4 mg de vitamine C alors que les variétés des années 1950 en contenaient prés de 400 mg ;

Que la pomme de terre, capable de pousser en 90 jours, est la culture de base qui a le meilleur rendement nutritif par rapport au travail à la superficie et à l’eau mise en œuvre ;

Que trois milliards de personnes, soit la moitié de l’humanité dépendent du riz pour vivre et qu’il en existe environ 140 000 variétés ;

Que l’Europe s’est fait piéger par le soja venu du Brésil, d’Argentine et des Etats-Unis pour nourrir ses animaux suite aux accords du Gatt dans les années 1960 ;

Que les 1,2 milliard de fumeurs dans le monde paient au prix fort la facture encaissée par quelques multinationales ;

Que le thé est la boisson la plus consommée au monde, et qu’elle requiert suffisamment de main d’œuvre pour récolter les 10 000 feuilles nécessaires à faire un kilo de thé ;

Que le vin, avec son marché de 240 milliards de dollars, fleure bon la globalisation et l’uniformisation des goûts. Depuis 2015, Il y a davantage d’hectares de vigne en Chine qu’il y en a en France ;

Que nos choix de consommation font de nous, plus que jamais, des « consom’acteurs » citoyens !