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Colloque

Identifier les freins au développement du biocontrôle


Politique et syndicats le 31/03/2016 à 18:25
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Le 8 février dernier, s'est tenu au centre des congrès de Nancy un colloque sur le biocontrôle organisé par l'Ensaïa, en partenariat avec BASF. L'occasion pour 300 agriculteurs, chercheurs et entreprises d'échanger autour des perspectives de développement de ces produits.

Près de 300 agriculteurs, chercheurs et industriels ont assisté au colloque intitulé Biocontrôle : concilier respect de l’environnement et agriculture compétitive au centre des congrès Jean Prouvé de Nancy le 8 février dernier. Organisé par les élèves des spécialités Protection des cultures et Biotechnologies de l’Ensaïa en partenariat avec BASF, ce colloque a été l’occasion d’échanger sur la réglementation liée aux produits de biocontrôle et leurs perspectives de développement.

En début de journée, Dominique Potier, député de Meurthe-et-Moselle, est revenu sur les principaux éléments de son rapport Pesticides et agro-écologie, les champs du possible. Le député a rappelé que les produits de biocontrôle font partie intégrante des leviers pour répondre à l’enjeu de nourrir 10 milliards d’habitants d’ici 2050 tout en garantissant la qualité des produits agricoles. Il a entre autres été évoqué la nécessité de délimiter le statut de ces produits, d’accélérer leur mise sur le marché et de fédérer les acteurs de la recherche et les industriels pour favoriser l’émergence de solutions.

Denis Longevialle, secrétaire général de l’association française des entreprises de produits de biocontrôle (l’IBMA), a repris la définition officielle émanant de la loi d’avenir pour l’agriculture : « des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures ». Aujourd’hui, ces produits représentent entre 3 et 5 % du marché. D’après une enquête de l’IBMA, 52 nouveaux produits devraient être mis sur le marché d’ici 2018 si les procédures sont simplifiées et/ou accélérées. Il a été rappelé que si les produits de biocontrôle sont soumis à la même réglementation que les produits phytopharmaceutiques, ils pourraient bénéficier de procédures accélérées dédiées aux « préparations peu préoccupantes ».

Lors de la deuxième session du colloque, un état sur l’art de l’usage des biomolécules en agriculture a été donné par le professeur Laurent Legendre, de l’Université de Lyon. Un focus a été réalisé sur les systèmes immunitaires des plantes sauvages, qui pourraient inspirer des solutions de protection des plantes cultivées.

Une troisième session, consacrée à l’usage des micro-organismes, a été introduite par le professeur Christophe Clément, de l’Université de Reims. L’application de micro-organismes bénéfiques peut stimuler les capacités de défenses naturelles des plantes et lutter contre certains agents pathogènes. Les professionnels du secteur ont aussi insisté sur l’utilisation de micro-organismes pour stimuler la croissance des plantes, en l’absence de toute maladie.

La dernière partie du colloque a réuni une table ronde de professionnels autour de Marianne Decoin, la rédactrice en chef de la revue Phytoma, dans le but d’identifier les freins du développement des produits de biocontrôle. Le prix ressort notamment comme un facteur limitant. Il a par ailleurs été partagé la nécessité de générer des références techniques locales et de soumettre les nouvelles solutions à une expertise technique approfondie avant leur mise sur le marché, même si la plupart d’entre elles sont d’origine naturelle.