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Retenues d'eau

La faiblesse des connaissances scientifiques, premier frein au développement


Communication agricole le 24/05/2016 à 10:25
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Outre les difficultés de la profession agricole à obtenir la définition et l'application d'une politique ambitieuse de stockage de l'eau, la trop faible connaissance scientifique pour mesurer les impacts environnementaux de nouvelles retenues est un frein majeur à leur création.

125 000 : c’est le nombre de retenues d’eau, pour un usage agricole ou non, recensées en France. Soulevant de nombreuses questions d’ordre environnemental, toute nouvelle création est soumise, outre à une autorisation des services de l’Etat, à une étude préalable d’impact. Cette étude exige désormais d’évaluer les effets cumulés avec les autres projets équivalents connus au sein du même bassin versant.

Or, selon les experts de l’Inra, de l’Irstea, du ministère de l’environnement et de l’Onema, qui présentaient une étude sur ce sujet jeudi 19 mai 2016, « les connaissances sont peu développées sur cet aspect » et les outils opérationnels pour instruire les projets quasi inexistants.

Autrement dit, la pression environnementale autour de tout projet de retenues d’eau impose des études de plus en plus précises que les experts scientifiques ne sont pas en mesure de fournir. À défaut de pouvoir mesurer l’impact d’un nouvel ouvrage de stockage, c’est finalement le principe de précaution qui l’emporte sur l’intérêt économique et territorial.

Ainsi, « on connait, à quelques centaines près, le nombre approximatif de retenues d’eau en France, mais il n’existe pas de base nationale de données sur ces retenues », explique Nadia Carluer, responsable scientifique de l’étude à l’Irstea.

La présence de retenues sur un bassin versant modifie l’ensemble des caractéristiques fonctionnelles du bassin, notamment les volumes écoulés d’eau et la variabilité du débit. Mais le déficit de connaissances limite le nombre d’indicateurs permettant d’évaluer les effets cumulés d’un projet de retenues sur le bassin versant. Il reste donc très difficile, si ce n’est impossible d’anticiper l’effet de la construction de nouvelles retenues.