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Organisations de producteurs de lait

France Milk Board Grand Ouest voit grand


Communication agricole le 05/07/2016 à 07:25
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Face au marasme économique et malgré ses difficultés à faire adhérer de nouveaux producteurs dans son périmètre, l’OP France Milk Board Grand Ouest veut avancer sur le chemin d’une AOP transversale et nationale, voire plus encore.

Dans la salle de Gosné, en Ille-et-Vilaine, ils n’étaient qu’une soixantaine à assister, jeudi 30 juin 2016 à l’assemblée générale de France Milk Board Grand Ouest, sur les 300 adhérents que compte l’organisation de producteurs. Mais leur détermination à avancer sur la structuration des producteurs de lait est intacte. « Le schéma d’OP verticales ne donne aucun pouvoir aux éleveurs », martèlent Denis Jehannin et Emmanuel Binois, les deux co-présidents de la structure, agréée en 2013. Pour eux, il faut aller plus loin dans l’organisation des éleveurs, pour que le rapport de force soit un peu moins déséquilibré face aux collecteurs privés.

« Nous devons développer des OP transversales par bassin, plus fortes que la cinquantaine d’OP existantes », expliquent les leaders de FMB Grand Ouest, qui souhaiteraient voir les adhérents des OP verticales soutenues par la FNPL les rejoindre. Avec leurs homologues de FMB Normandie et FMB Sud-Ouest, ils souhaitent aussi fédérer les producteurs coopérateurs car « il n’est pas question que la moitié des producteurs n’y soient pas ». Il s’agirait ainsi de développer une association d’OP transversale nationale. Les représentants échangent par ailleurs avec les autres membres de l’European Milk Board pour envisager une association d’OP transnationale.

L’une des difficultés de FMB Grand Ouest reste le faible nombre de leurs adhérents. « Nous comptons 300 adhérents sur notre périmètre (ndlr, Bretagne, Mayenne, Maine-et-Loire), pour environ 100 millions de litres de lait », explique Emmanuel Binois. Ce qui n’empêche pas l’OP d’échanger, voire de passer des contrats-cadre avec les collecteurs. Un contrat-cadre avec Savencia a ainsi été négocié. « Les échanges sont plus difficiles avec Lactalis, concèdent les co-présidents. Mais nous échangeons régulièrement avec le groupe. »

Les représentants de FMB Grand Ouest attendent des avancées législatives avec le projet de loi Sapin 2, actuellement en débat au Sénat. En l’état actuel du texte, un contrat-cadre entre organisations de producteurs et transformateurs devra mentionner les volumes et leur répartition entre les producteurs. Il devra aussi fixer les règles du jeu, ce qui facilitera la gestion des volumes. Les contrats « amont », entre producteurs et acheteurs, devraient aussi mentionner des indicateurs de coûts de production, afin d’être au plus près des réalités des agriculteurs.

Lors de leur assemblée générale, les adhérents de FMB Grand Ouest se sont vu confirmer leurs ambitions pour développer leur OP par l’analyse d’André Pflimlin, ancien ingénieur à l’Institut de l’élevage, à la retraite certes, mais toujours actif quand il s’agit de dénoncer la dérégulation laitière. « Une régulation européenne incitée financièrement, accompagnée d’un relèvement du prix d’intervention, de même qu’une plus forte organisation des producteurs sont vos deux seuls leviers pour enrayer la crise laitière, a-t-il martelé. Le gouvernement doit vous soutenir dans votre démarche et vous donner le coup de pouce politique au développement d’OP transversales, les seules organisations qui pourront peser face aux géants du lait. »

Pour ce qui est de la régulation européenne, le Brexit est arrivé au mauvais moment, accaparant tous les échanges de la dernière réunion agricole du conseil de l’UE, les 27 et 28 juin dernier. De nouvelles propositions doivent être présentées par Phil Hogan le 18 juillet prochain.