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Prix du lait

La fragile réaction des marchés à la réduction de production européenne


Élevages bovins lait et viande le 31/08/2016 à 17:25

Depuis mi-juillet, les cotations de la poudre de lait entier sont reparties à la hausse au Global Dairy Trade, le système d’enchères néo-zélandaises qui fait référence sur le marché mondial. Mais cette envolée des cours reste fragile. Et en Europe, l’efficacité des mesures d’incitation à la réduction de la production reste à démontrer.

Les dernières cotations de la poudre de lait entier sont reparties en nette hausse, depuis mi-juillet, sur la plateforme d’enchères néozélandaises, lancée par Fonterra. Au 16 août, la poudre de lait entier était ainsi cotée 2 695 $/t contre 2 079 $ un mois plus tôt, soit une hausse de près de 30 %. La cotation retrouve ainsi les pics qu’elle avait atteints en octobre 2015 et février 2015. Le beurre aussi s’envole depuis mi-juillet : de 2 687 $/t le 19 juillet, il est passé à 3 274 $/t un mois plus tard, soit une hausse de 21,8 %. Le prix de la poudre de lait écrémé est en hausse depuis mi-mai (+22,3 %).

Ces hausses de prix enregistrées sur le Global Dairy Trade, la place forte du marché mondial laitier, constituent des signaux positifs non négligeables pour le marché européen et le prix payé aux producteurs. Pour les spécialistes du marché laitier, il s’agit probablement, s’agissant des hausses les plus récentes, d’une réaction d’anticipation des opérateurs, observant le début de baisse de la collecte européenne. La production laitière a ainsi baissé de 1,3 % en juin 2016 par rapport à juin 2015 selon l’observatoire des marchés laitiers de la Commission européenne.

Avec l’instauration de mesures d’incitation à la réduction de la production, la réaction des opérateurs peut-elle alors laisser espérer une reprise durable des cours des produits laitiers à moyen terme ? Pas si sûr. Car, dans un premier temps, il faudrait être certain que les incitations à réduire la production en Europe portent leurs fruits : si la France s’engage à vouloir réduire sa production de 5 %, il faudra aussi attendre les effets des mesures sur les niveaux de production irlandais et néerlandais, ces deux pays continuant, pour l’heure, à augmenter sensiblement leurs volumes.