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Filière blé tendre

Bilan positif pour Agri-Ethique, le « commerce équitable à la française »


Communication agricole le 29/09/2016 à 18:25
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Les créateurs d’Agri-Ethique ont fêté, jeudi 29 septembre 2016, les trois ans d’une démarche désormais considérée comme référente en matière de « commerce équitable à la française » pour la filière blé tendre. 40 000 tonnes sont désormais contractualisées, du champ à la baguette de pain.

Trois ans après sa création, la démarche de « commerce équitable » Agri-Ethique tire un premier bilan « positif » de son développement. En 2016, environ 40 000 tonnes de blé tendre sont contractualisées sous cette démarche, du champ de l’agriculteur à la baguette de pain fabriquée par le boulanger.

Ludovic Brindejonc, le fondateur et porte-parole de la démarche initiée par la coopérative vendéenne Cavac, a saisi l’occasion de cet anniversaire pour fêter également le développement de la démarche au sud de Paris, avec l’arrivée d’un meunier essonnien et des premières boulangeries parisiennes. Agri-Ethique engage désormais 600 céréaliers et polyculteurs-éleveurs (contre 150 en 2013), 10 organismes stockeurs, 15 meuniers, 5 industriels et plus de 600 boulangeries sur un territoire de plus en plus étendu. « Nous touchons désormais une grande partie du littoral ouest, la région toulousaine, le quart sud-est et, désormais, la région parisienne. »

Agri-Ethique propose aux agriculteurs une contractualisation d’un volume de leur blé tendre sur trois ans, avec un prix fixé à la signature du contrat, « qui tient compte des coûts de production moyens du secteur géographique ». A plus ou moins 30 €/t, « le prix moyen contractualisé tourne autour de 175-180 €/t. » « Agri-Ethique n’est pas qu’une sécurisation du prix pour le producteur. C’est une démarche d’approvisionnement local pour des blés de très bonne qualité meunière », insiste Ludovic Brindejonc.

« Cette contractualisation entre totalement dans ma logique d’approvisionnement à 40 km à la ronde, poursuit Vincent Fouché, qui dirige les Moulins Fouché, en Essonne, et qui vient d’adhérer à la démarche. C’est intéressant dans la mesure où des boulangers ont envie de valoriser de la farine et du pain local et de bonne qualité. » Pour sa part, le meunier veut aussi, comme le céréalier, s’affranchir des cours mondiaux du blé dictés par la bourse de Chicago. « Agri-Ethique n’est pas une démarche de marque meunière comme on en voit souvent chez les boulangers. C’est une démarche sociétale où tous les acteurs du contrat se connaissent pour valoriser ensemble l’économie locale. »

Avec un prix payé au producteur de blé légèrement supérieur à ses coûts de production, le meunier vend sa farine Agri-Ethique de 8 à 15 % plus cher en fonction des volumes contractualisés avec les boulangers. En bout de chaîne, les promoteurs d’Agri-Ethique assurent que le pain n’est pas forcément plus cher au consommateur, dans la mesure où « le coût de la farine n’est qu’une faible partie du prix de revient de nos produits », poursuit Pierre Thilloux, premier boulanger parisien à participer à la démarche.

Outre une meilleure répartition de la valeur ajoutée au sein de la filière blé tendre, le directeur d’Agri-Ethique veut focaliser la communication sur les bénéfices sociétaux de la démarche. « Depuis un décret publié fin 2015, on peut officiellement parler de commerce équitable, non pas nord-sud, mais nord-nord. » Agri-Ethique permettrait, selon une étude d’impact, de maintenir localement 6 500 emplois. Soutenir l’économie locale, le « made in France », constitue un véritable argument de promotion, « à l’heure où le commerce équitable est une réelle tendance de fond chez les consommateurs ». Selon le baromètre agricole Terre-net BVA, 95 % des Français sont favorables au développement du commerce équitable pour soutenir l’agriculture française. Ils sont même 63 % à y être « très favorables ».