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Construction d'une filière

Un vent favorable à la culture du sorgho en France et en Europe


Grandes cultures le 16/02/2017 à 18:25
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Le sorgho bénéficie pour trois ans de fonds communautaires destinés à sa promotion à travers l’Europe. Les acteurs d’une filière en devenir s’accordent sur le potentiel de développement d’une culture aux nombreux atouts.

Fin d’année dernière, le premier congrès européen du sorgho à Bucarest amorçait la dynamique autour de l’espèce, appelant à la création d’une interprofession européenne. Un communiqué de la Fédération nationale de la production de semences de maïs et de sorgho se félicite d’« une orientation confortée par la décision de la Commission européenne de valider un budget de 1,17 M€, dont 870 000 € de fonds communautaires sur trois ans, destinés à la promotion de la culture en Europe, dès ce printemps 2017. Un coup d’accélérateur dans l’élaboration d’une stratégie de développement du sorgho et la confirmation de l’intérêt porté à cette plante. »

Les programmes de promotion seront élaborés sur deux aires géographiques distinctes : cinq pays de l’Union européenne d’une part (France, Espagne, Italie, Bulgarie, Roumanie) et deux pays d’Europe de l’Est d’autre part (Russie et Ukraine). Leur mise en œuvre sur trois ans débutera ce printemps à travers deux plans d’actions visant à « améliorer la notoriété de la culture et convaincre de ses atouts, pour in fine contribuer à son développement en Europe ». Au programme : plateformes variétales, guides techniques, formations, site web dédié, clips TV, voyages de presse, matériels promotionnels… Cette dimension promotionnelle sera épaulée par la structuration progressive d’une interprofession européenne du sorgho sous l’entité « Sorghum ID ».

« Le sorgho présente de nombreux atouts agronomiques, explique Denis Villenave, directeur semences de Semences de Provence, leader du marché des semences de sorgho en France. Sa diversité et ses multiples usages font qu’il trouve sa place dans tous les types d’exploitations. La plante est peu exigeante en eau et ses besoins en intrants sont faibles, ce qui en fait une culture parfaitement adaptée aux contraintes environnementales actuelles. De plus, la nécessité de diversifier les assolements pourrait lui faire prendre plus d’importance en France à l’avenir. »

« La culture est utilisée autant pour valoriser les sols superficiels que pour son potentiel en sols profonds. Près de 80 % des surfaces françaises sont d’ailleurs conduites en sec. Le désherbage reste le point délicat de la culture du fait du peu de produits disponibles pour lutter contre les graminées. Par contre, le sorgho ne craint pas les maladies, n’a besoin que de peu d’intrants et trouve facilement sa place dans la rotation. La récolte ne nécessite pas d’équipement spécifique. La réussite de la culture tient, finalement, à la qualité de l’implantation et du désherbage. »