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Pas-de-Calais

Delpierre Mer et Tradition cédée, 58 salariés licenciés


Communication agricole le 21/02/2017 à 18:25

La conserverie Delpierre Mer et Tradition (DMT), placée en liquidation judiciaire en septembre, va être cédée à un entrepreneur valenciennois, a décidé mardi le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer.

Ce rachat, qui sera définitivement validé jeudi par le tribunal, s’accompagne néanmoins de 58 licenciements sur les 139 postes que compte l’entreprise actuellement.

Avec près de 12 millions d’euros de passif, l’entreprise spécialisée dans la production de poissons en conserve sera reprise officiellement le 27 février.

A cette date, DMT deviendra la société nouvelle « Petit Pierre » dont l’entrepreneur Pascal Cochez détiendra 51 %. Celui-ci a expliqué à l’AFP vouloir recentrer l’activité sur la marque phare de l’entreprise et supprimer les lignes de production non-rentables.

« Des accords ont été trouvés avec nos créanciers, notamment sur la reprise des stocks. En conséquence, le tribunal a décidé de valider mon plan de cession », a expliqué l’investisseur.

Le rachat de la société a été rendu possible notamment grâce à l’apport des actionnaires et une avance du Conseil régional des Hauts-de-France à hauteur de 400.000 euros. « La différence est complétée par le groupe Cochez », a précisé M. Cochez.

Ce montage a été présenté mardi matin aux représentants des salariés, partagés entre incertitude et satisfaction : « Certes, il reste toujours une crainte financière. On ne va pas dire qu’on est gagnant, car on perd des salariés, mais on sauve tout de même 82 emplois. En revanche, il n’y aura pas de prime extra-légale pour les salariés licenciés », a regretté Franck Feucher, délégué au CHSCT, auprès de l’AFP.

La nouvelle du rachat a cependant été accueillie par des cris de protestation à l’extérieur du tribunal, où une cinquantaine de salariés s’étaient rassemblés.

« Ca fait 20 ans qu’on travaille pour M. Delpierre. Il a toujours empoché et maintenant, on se fait entuber. On ne partira pas sans rien : on bloquera l’entreprise s’il le faut », a hurlé une salariée.

Une position que ne partage pas M. Feucher : « Le groupe Cochez injecte son argent propre pour sauver notre société. Si les collègues licenciés se mettent en grève pour obtenir des primes extra-légales, ils mettent en péril les 82 salariés restants, et les 120 employés du groupe Cochez », prévient-il.