Accéder au contenu principal
Marché du blé

Les fondamentaux maintiennent le marché sur une tendance durablement haussière


Communication agricole le 23/02/2017 à 18:25
i-6683

Selon Offre et demande agricole, qui organisait un point sur les marchés avec la presse mercredi 22 février 2017, les fondamentaux, notamment l’état des stocks mondiaux, maintiennent clairement le marché du blé sur une tendance haussière à long terme.

A 170 € la tonne rendue Rouen au 20 février, le prix du blé évolue dans un tunnel qui ne permet pas de compenser la mauvaise récolte 2016. Mais, selon Offre et demande agricole, les fondamentaux de marché maintiennent ces prix sur une tendance haussière à moyen et long termes.

L’état des stocks mondiaux, d’abord, reste déterminant dans les perspectives de prix à long terme. Certes les stocks sont importants du fait de très bonnes récoltes à l’échelle mondiale, hors Europe. Le bilan mondial en blé évalué par le ratio stock/consommation attendu par la société de conseil pour 2017-2018 pourrait être « le plus tendu depuis 2007 ».

« Plus de la moitié du stock mondial de blé est en Chine. Or cette majorité du stock n’est pas mobilisable. Un stock n’est intéressant que s’il est mobilisable », a expliqué Renaud de Kerpoisson, président fondateur d’ODA, lors d’un point presse mercredi 22 février 2017.

Le bilan blé, en jours de consommation, sans compter la Chine, sera le plus tendu en 2017/2018 depuis 2007. (©ODA)

Comme en 2015-2016 et 2016-2017, le stock mondial de blé va rester à son plus haut niveau en 2017-2018, équivalent à plus de 120 jours de consommation, contre 75 jours en 2007-2008. Mais sans le colossal stock chinois, ce bilan tombe à environ 72 jours !

Pour ODA, c’est d’abord la situation tendue sur l’offre qui pourra tirer les prix vers le haut. Même si la demande asiatique va être importante « mais difficilement mesurable ». « Tout le monde parle de la Chine et des difficultés à avoir des informations. Mais les Chinois donnent des chiffres, contrairement aux pays d’Asie du Sud-Est qui n’en donnent pas. » Or, c’est dans ces autres pays asiatiques que la croissance économique sera la plus forte ces prochaines années, de l’ordre de 6 %. Un taux de croissance « énorme ».

Les récoltes de céréales à paille de l’hémisphère sud ont été abondantes mais n’ont pas eu d’impact sur le marché mondial. « La production record argentine a été captée par le Brésil et par l’Afrique du Sud-Est où suite à la sécheresse de la campagne dernière, les besoins sont importants. La récolte record australienne a, elle, permis de répondre à la demande de l’Asie du Sud-Est et à un déficit important en Inde que le gouvernement local a fini par admettre après une tentative de manipulation sur les chiffres de récoltes. »

Sur le plan européen, les exportations de blé restent sur des niveaux comparables à la campagne 2015/2016 « alors que la faiblesse de la récolte nécessiterait une réduction d’un tiers pour équilibrer le bilan européen ». Une analyse fine des exportations par origine montre que les prochaines exportations ne pourront être réalisées que de France et d’Allemagne. Les autres pays européens ont épuisé leurs disponibilités.

Le cumul des exportations de blé de l’Union européenne reste au même niveau que les années précédentes

« On va avoir un problème : la France mène une campagne d’exportation comme si elle avait fait une bonne récolte », estime Didier Nedelec, directeur général d’ODA.

Dans le même temps, la demande sur le bassin méditerranéen reste soutenue. Par exemple, bien que l’organisme public égyptien, le Gasc, ait importé des volumes équivalents à l’an dernier, le pays reste en retard de 2 millions de tonnes par rapport à l’an dernier. « Le secteur privé très fortement impacté par la dévaluation subite de la devise locale a quasiment arrêté son activité créant un déficit d’import de 2 millions de tonnes. » Moins d’une semaine après son achat de 360 000 t de blé, le Gasc a ainsi lancé mercredi 22 février 2017 un nouvel appel d’offres pour une livraison prévue entre le 25 mars et le 4 avril.