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Pas-de-Calais

Les 58 licenciés de la conserverie Delpierre bloquent leur ancienne usine


Communication agricole le 02/03/2017 à 10:25

Les 58 salariés licenciés en février de la conserverie de poissons Delpierre Mer et Tradition (DMT) bloquent depuis mercredi matin les entrées de leur ancienne usine à Hesdin-l'Abbé (Pas-de-Calais) pour réclamer des primes plus importantes, a constaté un correspondant de l'AFP.

En proie à des difficultés financières, l’entreprise avait été placée en liquidation judiciaire, puis cédée le 21 février à l’investisseur valenciennois Pascal Cochez. Ce rachat s’est accompagné de 58 licenciements sur les 139 salariés que comptait l’entreprise.

Mercredi matin, les salariés licenciés ont profité de la reprise d’activité de l’entreprise, renommée « Petit Pierre », pour protester contre les modalités de licenciement en bloquant l’accès à l’usine aux camions. Ils réclament une prime supra-légale de 500 euros par personne et par année d’ancienneté. « Tant que nous ne l’obtiendrons pas, nous continuerons à bloquer les entrées du site », a affirmé Hervé Wacogne, représentant du personnel.

Lors des négociations entamées ce matin, la direction a proposé une prime extra-légale de 250 euros. « Les gens qui ont travaillé pendant 20 ou 23 ans ne sont pas d’accord. Ils méritent mieux que ça », a explique Béatrice Colin, déléguée CGT. « On restera là autant de temps qu’il le faut », ont prévenu les grévistes.

De leur côté, les salariés restant sont partagés entre l’envie de soutenir leurs camarades et l’inquiétude pour les prochains jours. En empêchant les camions de marchandises d’entrer sur le site, les manifestants savent qu’ils mettent en péril l’activité.

« C’est dommage, mais c’est notre seul moyen de pression. La balle est dans le camp de M. Cochez. S’il veut que son entreprise redémarre, il doit nous apporter satisfaction », a indiqué Hervé Wacogne.

Le nouveau dirigeant de l’entreprise, Pascal Cochez, a affirmé dans le même temps que ce mouvement de grève mettait en péril la société : « C’est très mauvais pour l’image de l’entreprise. Nos clients risquent d’aller se fournir ailleurs. (…) Si le blocage continue, on va se retrouver à court de matière dès vendredi. En moins d’une semaine, il y a donc un risque d’arrêt de la société ».

« Tout le monde savait qu’il y aurait 58 licenciements. Aujourd’hui, la moitié des personnes non reprises n’acceptent pas le fait d’avoir simplement le paiement de leurs droits, et se battent pour obtenir davantage. Cela représente une somme de 400.000 euros. En tant que dirigeant de la société nouvelle « Petit Pierre », je n’ai aucune marge de manœuvre pour une demande exceptionnelle comme celle-ci. (…) La reprise est compliquée, nous sommes déjà sur un équilibre financier fragile », a-t-il ajouté.