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Survie des abeilles en hiver

Couverts fleuris et habitats naturels boisés améliorent la vitalité des colonies


Grandes cultures le 08/03/2017 à 17:25

Une étude associant l’Inra, l’Acta et l’Itsap-Institut de l’abeille montre le rôle d'une protéine, la vitellogénine, dans la survie hivernale chez les abeilles mellifères. Les chercheurs révèlent que sa production est favorisée par la qualité de l’environnement dans lequel les abeilles se préparent à l’hiver, dépendant notamment de la présence de couverts fleuris implantés par les agriculteurs en automne et de ressources liées aux habitats naturels.

Une équipe de chercheurs de l’Inra, l’Acta et l’Itsap-Institut de l’abeille a démontré les bénéfices des couverts fleuris et des milieux boisés sur la vitalité des colonies d’abeilles. Ils ont montré qu’une protéine aux propriétés antioxydantes, la vitellogénine, peut augmenter de 30 % la probabilité de survie des colonies en hiver. « Les colonies composées d’individus avec des forts taux de vitellogénine ont atteint des taux de survie hivernale d’environ 90 %. » La production de cette protéine de vitalité est favorisée par la qualité de l’environnement dans lequel les abeilles se préparent à l’hiver, notamment la présence de couverts fleuris implantés par les agriculteurs en automne et de ressources liées aux habitats naturels.

Notamment dans les zones de grandes cultures, le manque de ressources alimentaires en fin de saison peut compromettre chez l’abeille mellifère la constitution des réserves hivernales (miel et pollen). L’implantation par les agriculteurs de cultures intermédiaires à base de plantes produisant du nectar et du pollen dès le mois de septembre (moutardes blanche et brune, trèfle d’Alexandrie, vesces pourpre et commune, phacélie, tournesol) augmente la diversité et la quantité des ressources. Mais l’effet le plus significatif est obtenu à proximité des milieux naturels, tels que les haies et lisières forestières.

Ce lien de cause-à-effet entre les ressources florales et la vitalité des abeilles constitue une preuve directe de l’intérêt des mesures de préservation des habitats naturels en zones agricoles. Mais lorsque ces habitats deviennent trop rares, une gestion appropriée des cultures intermédiaires permet d’associer des enjeux agronomiques (pièges à nitrates, lutte contre l’érosion des sols) à des enjeux de protection des abeilles.