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Grippe aviaire

Marine Le Pen demande une indemnisation rapide de la filière canard


Politique et syndicats le 09/03/2017 à 19:25

Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, a demandé jeudi dans le Gers une indemnisation rapide de la filière canard, touchée de plein fouet par la grippe aviaire, dénonçant dans le même temps l'argent donné pour les migrants.

« On n’a pas les moyens d’avoir 300 millions d’euros pour permettre aux éleveurs de ne pas mourir et d’être indemnisés rapidement. Il faut que les indemnisations arrivent vite » a demandé Marine Le Pen, en visite chez Rémy Fourcade, éleveur de bovins et de canards à Loubersan et 3e de liste aux régionales de 2015 pour le FN dans le Gers. « Ou alors, on joue la montre, une année… deux années… et d’ici là, la moitié des producteurs seront partis au tapis », a-t-elle mis en garde. « Si on n’a plus ça, on n’a plus qu’à tirer l’échelle », s’est désolée la patronne du FN, qui a effectué récemment plusieurs déplacements sur les thématiques agricoles, comme en Aveyron ou au Salon de l’agriculture à Paris la semaine passée.

« Pour accueillir les migrants, on a débloqué beaucoup d’argent », a-t-elle comparé. « Le rôle de l’Etat, c’est d’avoir les moyens d’investir dans la recherche, de trouver un vaccin. On sait que (la grippe aviaire) c’est arrivé, on sait que ça arrivera », a-t-elle indiqué, depuis cette exploitation qui a dû confiner ses canards pendant leur élevage pour qu’ils ne soient pas concernés par les mesures d’abattage préventif.

Alors qu’un journaliste soulevait le problème de l’interdiction à l’exportation des canards vaccinés, elle a répondu : « Où ? En Europe ? Qu’est-ce qui bloque ? Un fonctionnaire ? Un technocrate ? ».

Auparavant, la candidate d’extrême droite avait une nouvelle fois vilipendé l’UE, promis de « reprendre le contrôle » sur les aides de la Pac qui seront « francisées », ou un « bras de fer » avec la grande distribution. « Si on met pas en place de protections, on est mort », s’est-elle inquiétée, vantant l’exemple de la Suisse, qui adopte une « politique agressive de protection de sa production » d’abricots.

Elle a dénoncé la concurrence étrangère dans l’agriculture, s’inquiétant du « dumping social massif » notamment allemand ou de l’étiquetage défaillant de certains produits comme le jambon : « le « bon Paris », c’est le « bon Madrid », parce que « le bon Paris », il vient d’Espagne ».

3,7 millions de canards ont été abattus en France depuis fin 2016 à cause de la grippe aviaire selon le Cifog, l’organisme qui regroupe les professionnels de la filière. Le redémarrage des élevages est prévu en mai.