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Développement cérébral in-utéro

Un régime trop gras et sucré des mères gestantes a des effets sur les porcelets


Alimentation et fourrages le 10/03/2017 à 12:25

Des chercheurs de l’Inra ont validé l’hypothèse selon laquelle de mauvaises habitudes alimentaires maternelles pendant la gestation peuvent affecter le comportement alimentaire, la cognition et le développement cérébral du jeune porcelet.

Aujourd’hui, la plupart des études scientifiques réalisées sur l’alimentation maternelle périnatale portent sur les conséquences d’une obésité maternelle ou d’une maladie métabolique. La particularité de cette étude menée par l’Inra est de s’intéresser aux effets d’une alimentation déséquilibrée, c’est-à-dire un peu trop riche en gras et en sucre, chez des mères de poids normal. Cette étude a été réalisée sur des porcs miniatures, modèle animal proche de l’Homme, notamment au niveau du système digestif et du cerveau.

Premièrement, les chercheurs ont démontré qu’une alimentation maternelle un peu trop riche autour de la mise-bas entraîne une augmentation du taux de lipides présents dans le lait maternel ainsi que dans le sang des mères et des petits. Ce type d’alimentation réduit aussi l’activité métabolique du microbiote intestinal des mères et de leur descendance.

Les chercheurs ont aussi exploré le développement et la plasticité du cerveau de ces porcelets. Ils ont découvert que le renouvellement des neurones dans l’hippocampe était significativement réduit chez les porcelets nés de mères nourries avec le régime gras et sucré, ce qui est généralement associé à des capacités de mémoire et d’apprentissage altérées. De plus, les porcelets montrent généralement une motivation accrue pour les aliments gras et sucrés par rapport à ceux issus de mères ayant reçu une alimentation équilibrée.

L’expérimentation vient donc confirmer l’hypothèse selon laquelle de mauvaises habitudes alimentaires maternelles, même en l’absence d’une obésité, peuvent affecter le comportement alimentaire, la cognition et le développement cérébral du jeune animal.

Des études complémentaires sont cependant nécessaires pour distinguer les effets de l’alimentation maternelle sur les capacités d’apprentissage de la descendance d’une part, et sur leur comportement et préférences alimentaires d’autre part.