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Scandale de la viande avariée au Brésil

La viande bovine doit être sortie des négociations Mercosur-UE selon Interbev


Élevages bovins lait et viande le 22/03/2017 à 10:25

Le secteur de la viande bovine doit être « exclu » des négociations commerciales en cours entre l'Union européenne (UE) et le Mercosur, ont demandé mardi les professionnels de la viande en France, après l'éclatement d'un vaste scandale au Brésil.

La Commission européenne doit tirer les conclusions de « l’affaire » et « cesser d’avancer tête baissée dans les négociations » et « elle doit immédiatement, exiger l’exclusion de la viande bovine de tout éventuel accord avec le Mercosur » a demandé le président de l’interprofession du bétail et de la viande Interbev, Dominique Langlois, dans une lettre adressée au secrétariat d’Etat chargé du Commerce extérieur, dont l’AFP a obtenu copie.

Une nouvelle ronde de négociations de l’accord de libre-échange, en pourparlers depuis 2004 entre l’Union Européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Venezuela), s’est ouverte lundi à Buenos Aires, principalement centrée sur le chapitre sanitaire de cet accord.

Trois jours plus tôt, un scandale alimentaire a éclaté au Brésil où un immense réseau de commercialisation frauduleuse de viandes avariées, impliquant apparemment des inspecteurs des services sanitaires de l’Etat et les « géants » industriels du secteur, était démantelé.

« Ce hasard de calendrier illustre, malheureusement, les craintes, que nous, professionnels de la filière viande bovine française, n’avons de cesse d’exprimer face à l’attitude de la Commission européenne qui, en dépit de la crise qui touche notre secteur, semble déterminée à ouvrir, toujours plus, notre marché aux viandes américaines, pourtant issues de systèmes de production ne correspondant ni aux standards communautaires, ni aux attentes des citoyens de l’Union », indique la lettre.

Interbev souligne également « la faiblesse du niveau de traçabilité des viandes sud-américaines » et les « déficiences des contrôles et inspections réalisées sur ces produits ».

L’UE a importé en 2016, près de 110.000 tonnes de viandes du Brésil (25.898 tonnes de viandes fraîches réfrigérées, 39.789 tonnes de viandes congelées et 44.157 tonnes de viandes préparées), selon Interbev. Sur ce total, la France a importé seulement 1.112 tonnes de viande bovine transformée et 527 tonnes de viande bovine congelée du Brésil, principalement utilisée dans l’industrie de transformation, soit moins de 0,1 % de sa consommation annuelle. La France n’a pas importé de viande fraîche du Brésil l’an dernier.

« Pour nous, la viande est un produit très sensible, nous avons toujours été dubitatifs sur les contrôles et la qualité des viandes venant d’Amérique du sud, sur les hormones, les OGM ou les activateurs de croissance, on est loin des standards européens, sans parler du bien-être animal dans les feedlot industriels », a déclaré à l’AFP Guy Hermouet, président de la section viande bovine et exportation d’Interbev.