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Agriculture connectée

Vincent Tardieu : « Attention à ne pas mettre les outils avant les projets »


Communication agricole le 23/03/2017 à 07:25
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Journaliste scientifique, Vincent Tardieu livre un regard extérieur – et différent – sur l’invasion du numérique et des objets connectés en agriculture. Sans remettre en cause leur potentiel, il met en garde les agriculteurs sur la nécessaire définition de leurs réels besoins avant d’investir.

« L ‘ agriculture connectée, arnaque ou remède ? » Par ce titre interrogatif choisi pour son dernier ouvrage consacré au numérique en agriculture, Vincent Tardieu entend interpeller les agriculteurs. « Il y a un déferlement d’un très grand nombre d’outils dans les fermes, explique-t-il. Dans le même temps, je suis frappé par le manque d’accompagnement indépendant des agriculteurs pour les aider à poser d’abord le diagnostic sur leurs besoins réels. »

Faut-il pour autant renoncer à ces technologies sous prétexte que leur déploiement mal encadré pourrait davantage nuire aux producteurs que leur rendre service ? « Il faut impérativement revenir à la base, estime Vincent Tardieu. Commencer par définir le besoin ou le projet avant de choisir l’outil numérique ! Les agriculteurs doivent être aidés pour poser un diagnostic sur leurs besoins, pour ensuite, définir les outils les mieux adaptés. C’est le rôle notamment des Chambres d’agriculture ou des instituts techniques. Il faut aussi que soient menées des études d’impact économique, social et environnemental. »

L’auteur s’interroge aussi sur le financement de ces outils. « Je pense qu’il faut privilégier la mutualisation, à l’instar de ce qui se fait depuis longtemps pour les matériels classiques. La location aussi peut aussi être une bonne solution. Ceci dit, ça bouge dans les organisations professionnelles agricoles, mais les réflexions et les formations doivent encore être développées, estime-t-il. Les régions aussi doivent s’emparer de cet enjeu du numérique. Le dispositif d’aides régionales ne devrait-il pas davantage soutenir les outils numériques qui peuvent être intéressants pour les producteurs, l’économie locale et l’environnement ? »