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Chicago hebdo

La météo relance le blé, maïs et soja en retrait


Communication agricole le 29/04/2017 à 14:25
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Les cours du blé ont nettement monté cette semaine à Chicago, profitant d'inquiétudes météorologiques diverses aux Etats-Unis et en Europe, alors que les prix du maïs et du soja ont moins bougé, signant respectivement une légère hausse et une baisse.

« Il y a manifestement une embellie du marché du blé », a mis en avant Bill Nelson, de Doane Advisory Services, évoquant « la combinaison d’une météo défavorable au blé aux Etats-Unis et d’un temps sec en Europe de l’Ouest. » Selon la région concernée, ces inquiétudes météorologiques ne sont pas de même nature puisqu’aux Etats-Unis, ce sont des pluies excessives, voire de la neige, qui provoquent des craintes pour les cultures. Non seulement, « le gel pourrait endommager les cultures » déjà plantées, mais « il y a aussi le risque de voir les semis prendre du retard pour le blé de printemps », a remarqué Bill Nelson.

En début de semaine, les données hebdomadaires du département de l’agriculture (USDA) sur l’avancée des semis ont déjà montré que les agriculteurs étaient à la traîne sur le blé, par rapport au niveau habituel à cette période. Quant à l’Europe, l’agence « FranceAgriMer a publié des évaluations sur l’état des cultures de blé et elles se sont nettement dégradées en France », a rapporté Bill Nelson.

Par contraste avec le marché du blé, « les cours du maïs et du soja n’ont pas fait grand chose cette semaine », a-t-il enchaîné. Les cours de la céréale ont un peu avancé alors que ceux de l’oléagineux ont marqué le pas, quand bien même le contexte semble plutôt favorable, avec notamment de bons chiffres hebdomadaires sur les exportations des deux produits.

Les inquiétudes météorologiques américaines devraient aussi être de nature à relancer leurs prix, mais ils n’en ont pas profité comme le marché du blé, qui avait certes beaucoup baissé ces derniers temps.

« Depuis un mois, ce sont les investisseurs pessimistes qui font régner leur loi », a reconnu dans une note Dewey Strickler, d’Ag Watch Market Advisors. « Mais ils sont peut-être en train de devenir trop sûrs d’eux, car ils se laissent peu de marge au cas où la nature nous réserverait des problèmes pour cet été. » Il citait comme élément favorable des signes de nette baisse de la production chinoise de maïs, estimant que cela ouvrait la voie à un recul des stocks mondiaux.

« Le point noir, une nouvelle fois, c’est l’offre sud-américaine », a nuancé Bill Nelson. « Le temps a été favorable cette semaine en Argentine, où les récoltes de soja ont accéléré. »

Enfin, les investisseurs restent attentifs à la politique américaine, même si les cours n’ont finalement guère souffert de l’attitude ambiguë du président Donald Trump sur une éventuelle sortie des Etats-Unis de l’accord de libre-échange nord-américain (Aléna). « Le marché a eu peur mercredi, car on entendait dire que le gouvernement Trump était en train de rédiger un décret de sortie », a écrit Dewey Strickler. « Mais les responsables de l’administration ont ensuite assuré que l’idée, c’était de renégocier le traité. »

C’est après un entretien téléphonique avec le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le président mexicain, Enrique Pena Nieto, que Donald Trump a tranché pour l’heure la question, au moment où le risque de sortie inquiète des agriculteurs qui ne veulent pas perdre leurs deuxième et troisième clients derrière la Chine.

Le boisseau de maïs (environ 2 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,6650 dollars, contre 3,6375 dollars en fin de semaine précédente (+ 0,75 %). Le boisseau de blé pour juillet, lui aussi le plus actif, valait 4,3225 dollars, contre 4,2100 dollars auparavant (+ 2,67 %) Le boisseau de soja pour juillet, là encore le plus échangé, coûtait 9,5625 dollars, contre 9,6075 dollars précédemment (- 0,47 %).