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Robotique agricole

PUMAgri ou quand le robot débarque au champ !


Innovations et machinisme le 24/05/2017 à 07:25
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Au salon de la robotique Innorobo à Paris, les 16, 17 et 18 mai 2017, une étrange machine s’est faite remarquer dans la catégorie agricole par sa taille imposante. Le robot PUMAgri, né d’un consortium de sept partenaires, répond à environ 90 % des utilisations d’un modèle conventionnel. Bien évidemment, il est bardé de capteurs qui analysent l’environnement et transfèrent même les informations à l’exploitant. Les premières démonstrations débuteront en septembre 2017 et l’engin sera disponible à la vente dès l’année suivante. Détails.

C es derniers temps, le machinisme agricole connaît de profondes mutations. Pour les accompagner, de nombreux projets voient le jour comme par exemple PUMAgri (plateforme universelle mobile pour l’agriculture). Cet outil vise à apporter des solutions aux problématiques que rencontrent les agriculteurs, comme la pénurie de main d’œuvre ou la pénibilité de certains travaux. Pour y parvenir, la robotique et l’innovation semblent incontournables.

La démarche a été initiée il y a deux ans par un consortium de sept partenaires industriels, techniques et académiques. Pendant trois ans, 3,5 millions d’euros sont consacrés au développement d’un robot. Parmi les acteurs, des spécialistes de la robotique (Sitia, Irstea et Effidence), de la vision (Laris-Université d’Angers et Visio Nerf) et du monde agricole (la coopérative Terrena et la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne).

L’expérience du concepteur de bancs d’essai Sitia permet de regrouper les compétences en mécaniques, logiciels et capteurs, indispensables pour relever le défi ambitieux de développer en seulement deux ans, des bras robotisés et des véhicules autonomes « off road ». Ces machines doivent en effet être capables de pallier le manque de personnel et d’assurer des tâches répétitives ou de surveillance.

Pari réussi ! L’arrivée du robot PUMAgri répond à la fois aux enjeux de compétitivité, de protection de l’environnement et de réduction de la pénibilité au travail. L’engin travaille seul 24 h sur 24, de jour comme de nuit. Les premiers tests ont été conduits en 2016 au milieu de rangs de salades. Leurs résultats devraient permettre de mettre cet outil connecté sans pilote sur le marché dès 2018.

En pratique, le véhicule autonome bénéficie d’un attelage trois points, qui, selon le constructeur, l’aide à réaliser 90 % des travaux effectués par un modèle conventionnel. Ainsi, avec cet automate, il serait possible de réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Les maraîchers, les arboriculteurs ou les viticulteurs, par exemple, pourraient l’utiliser pour désherber mécaniquement ou encore tondre, rogner et effeuiller les vignobles.

Le système géolocalise les parcelles et, grâce à un dispositif sophistiqué, évite les objets. Il se pilote depuis une tablette, où l’opérateur programme le parcours, le tracteur étant autonome. Inutile de préciser qu’il est couvert de capteurs ! Certains mesurent la température, d’autres la vitesse du vent, l’hygrométrie, le volume foliaire ou encore la maturité de la culture. Selon Fabien Arignon, directeur de Sitia, : « Les capteurs n’ont pas été ajoutés au tracteur, mais intégrés à celui-ci dès la conception ».

Sous le capot, la marque a monté un moteur hybride, comme sur les voitures. La partie thermique recharge automatiquement les batteries électriques. Par ailleurs, la vitesse d’avancement atteint 7,2 km/h et l’engin peut traiter jusqu’à 15 ha par jour. Pour le guidage, le fabricant fait appel à plusieurs types de capteurs : lasers, caméras, 3D…

Grâce à la largeur de voie variable de 1,3 à 2,1 m et à la hauteur sous châssis qui oscille entre 0,7 et 1,3 m, ce tracteur futuriste est polyvalent. En outre, il tourne sur place grâce aux roues avant qui pivotent sur elles-mêmes, réduisant ainsi au maximum le rayon de braquage. Sitia prévoit des démonstrations d’ici septembre 2017, et espère débuter la commercialisation en 2018. L’objectif  : vendre 500 robots d’ici 2023 et créer plus de 50 emplois directs !