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Climat

Les ONG déroulent une feuille de route pour Emmanuel Macron


Politique et syndicats le 21/06/2017 à 07:25

Les ONG engagées dans la lutte contre le changement climatique, à qui Emmanuel Macron a promis début juin une feuille de route « climat », ont présenté mardi une série de mesures à mettre en oeuvre pour « passer du discours à la pratique ».

Après l’annonce du retrait américain de l’accord de Paris sur le climat, « il y a eu une volonté exprimée par le président de rehausser l’ambition de la France et d’être un leader sur la scène internationale, alors nous attendons des actes », a affirmé Morgane Créach, directrice du réseau action climat, lors d’un point de presse de plusieurs ONG. En attendant la feuille de route gouvernementale, prévue pour début juillet, les associations ont transmis à l’exécutif un document d’une dizaine de pages avec leurs propositions. « Ce sont des mesures que la France devrait porter rapidement sur la scène internationale, européenne et nationale », a expliqué Morgane Créach, en prévenant que les ONG ne se satisferaient pas « des objectifs généraux déjà connus ».

Transition énergétique (développement des énergies renouvelables et réduction de celles d’origine fossile et nucléaire), transports plus propres, logements moins énergivores, agriculture moins émettrice de gaz à effet de serre, fiscalité, soutien aux pays en développement et ambition européenne : les mesures mises en avant couvrent de larges pans de l’économie. La création de la taxe sur les transactions financières au niveau européen est ardemment souhaitée, d’autant qu’Emmanuel Macron s’est dit décidé à faire aboutir dès juillet les discussions à ce sujet entamées depuis six ans. « Les discussions techniques sont terminées. Si la France et l’Allemagne poussent dans ce sens, cette taxe peut voir le jour », estime Armelle Le Comte d’Oxfam. « Nous souhaiterions que la France organise un sommet pour décider de l’affectation des recettes de cette taxe », qui dépasseraient les 20 milliards d’euros par an, ajoute-t-elle.

Au niveau européen, les ONG espèrent un soutien à des objectifs plus ambitieux qu’une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et qu’un gain de 27 % d’efficacité énergétique. « L’objectif de 27 % doit être augmenté à 30 % et être contraignant », avance Benoît Hartmann, du réseau CLER, qui attend aussi « un calendrier et des financements précis » pour rénover les quelque 8 millions de logements extrêmement mal isolés (passoires énergétiques). Au niveau fiscal, l’évolution du taux de la composante carbone sur l’ensemble du quinquennat, avec un passage à 56 euros en 2020, serait un signal positif. Dans le secteur énergétique, des précisions sur l’évolution du parc nucléaire sont jugées indispensables, Emmanuel Macron ayant dit vouloir respecter la loi sur la transition énergétique (50 % de nucléaire dans la production d’électricité autour de 2025). « Cela passe par moins de centrales », souligne Cyril Cormier de Greenpeace.