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Dans les Deux-Sèvres

Prison ferme pour les voleurs de « la plus belle cave du monde »


Viticulture le 23/06/2017 à 14:25

Des peines allant de 18 mois à cinq ans de prison ferme ont été prononcées jeudi à Niort contre les auteurs en 2014 d'un vol, avec séquestration, dans ce qui est souvent présenté comme « la plus belle cave du monde » : les 40 000 bouteilles d'un particulier des Deux-Sèvres.

Le 19 juin 2014, plusieurs hommes cagoulés et armés avaient surgi d’une camionnette de livraison chez Michel-Jack Chasseuil, un septuagénaire célèbre collectionneur de vins à La Chapelle-Bâton (Deux-Sèvres). Une cave bâtie de ses mains sous sa maison, qui abrite certains des plus grands millésimes des plus prestigieux domaines, une collection estimée à quelque 10 millions d’euros. Après une préparation décrite à l’audience, au tribunal correctionnel de Niort, comme « minutieuse » (repérage, vol de fourgon, changement de plaques), le gang avait séquestré, battu, menacé sa victime pendant deux heures, pour lui arracher la façon d’accéder à sa célèbre cave, protégée par une porte blindée, et dont la clef se trouvait… dans un coffre de banque. Les voleurs n’étaient finalement repartis qu’avec une quinzaine de caisses de vins « de seconde zone », la voiture et divers objets de leur victime. Qui s’en tirera avec un doigt cassé, une minerve, et un sévère choc psychologique.

À l’audience, les cinq prévenus − un sixième est en fuite − âgés de 25 à 38 ans, tous originaires de la région lilloise, ont tenté d’esquiver les rôles de membre actif ou de « cerveau » de l’opération. Ou dans un cas, ont nié avoir été présent lors de l’attaque. Des peines de 5 à 6 ans de prison avaient été requises, ainsi qu’une relaxe, qui a été prononcée. Quatre prévenus ont été condamnés à des peines de 18 mois à cinq ans de prison ferme, et quatre ans ferme avec mandat d’arrêt sont requis contre le sixième en fuite. Célébrité dans le monde des collectionneurs de vins et sujet de maints reportages, Michel-Jack Chasseuil possède notamment des bouteilles ayant appartenu aux caves de Napoléon 1er, des tsars de Russie, ou à des stars de la chanson ou du cinéma. Le collectionneur aimerait ne plus avoir à conserver chez lui ce qu’il considère comme « patrimoine de la France », et rêve d’un « Louvre du vin ».