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Maïs fourrage

Bien conserver son ensilage pour optimiser sa qualité nutritionnelle


Alimentation et fourrages le 14/08/2017 à 07:25
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Avec des maïs arrivés à maturité plus tôt, les ensilages se préparent dans certaines exploitations. Il est important de bien gérer le silo pour éviter les pertes. L’éleveur peut aussi ajouter un conservateur pour sécuriser la fermentation et les valeurs alimentaires du maïs.

L’objectif est d’ensiler le maïs entre 30 et 32 % de matière sèche (MS) pour optimiser la digestibilité des fibres. Pour vérifier la teneur en MS, on peut observer les grains et se référer à une grille d’appréciation réalisée par Arvalis.

Le jour de l’ensilage, il est important de veiller au réglage de la machine pour une bonne qualité de hachage (morceaux de moins de 20 mm) et d’éclatage des grains. Des études scientifiques ont conduit à une recommandation de plus de 70 % de grains éclatés en morceaux de moins de 4,75 mm.

Le tassement du silo a pour objectif d’enlever un maximum d’air dans le silo. La fermentation se fait grâce aux bactéries lactiques qui transforment les sucres solubles en acide lactique pour descendre le pH en-dessous de 4. Ces bactéries ne se développent qu’en absence d’air, d’où l’importance de bien tasser. Même si aujourd’hui les ensileuses ont un fort débit et les remorques une grande capacité, le tassement du silo doit être à privilégier face à la rapidité du travail. Le tracteur qui tasse doit peser lourd et peut être équipé de roues jumelées afin d’agrandir la surface de tassage. Attention à ne pas ramener de terre dans le silo car elle se retrouvera dans les résultats de la laiterie avec la présence de spores butyriques dans le lait.

La fermeture du silo est une étape importante car elle conditionne son étanchéité. Il est important d’utiliser deux bâches l’une sur l’autre : la première pour éliminer les poches d’air en surface et la seconde pour protéger le silo de la pluie, du soleil et des ravageurs. Veillez à bien lier ces bâches aux murs et au sol.

Le nouveau silo doit ainsi rester fermé suffisamment longtemps pour que la fermentation se stabilise. Cependant, l’ouverture va apporter de l’oxygène et réactiver les levures et moisissures. Le maïs va alors s’échauffer et s’abîmer à certains endroits du silo. Pour limiter ces pertes, le front d’attaque doit avancer régulièrement. Selon les conseils d’Arvalis, il doit avancer d’environ 10 cm par jour pendant les mois d’hiver et 20-25 cm par jour en périodes chaudes.

Si les conditions d’ensilage du maïs sont bonnes (matière sèche, éclatement des grains, hachage, tassage du silo, fermeture et avancée du front d’attaque), l’emploi d’additif n’est pas obligatoire. Cependant, si la teneur en MS est élevée (plus de 37 %), la granulométrie est grossière ou le tassement est insuffisant, le conservateur peut palier les pertes de matière et préserver la valeur alimentaire de l’ensilage. Les bactéries et enzymes qui peuvent être mélangées à l’ensilage se classent selon deux types d’inoculants : les homofermentaires (qui stimulent la fermentation en accélérant l’acidification) et les hétérofermentaires (qui stabilisent le silo à la mise à l’air et évitent son échauffement). Le choix se fait en fonction des besoins de l’élevage : s’il faut accélérer l’acidification ou stabiliser le silo pour le désilage.

L’ensilage de maïs épi permet de concentrer l’énergie du maïs. Il se fait avec une ensileuse classique dont les réglages sont adaptés. Le chantier est le même qu’un ensilage classique avec une récolte plus tardive (un grain à 36-38 % d’humidité pour un produit final à 55 % MS). Il vaut mieux privilégier un petit silo bien tassé pour avancer de 10 à 20 cm/j sur le front d’attaque. Un conservateur peut être utile pour stabiliser la fermentation et éviter les pertes par moisissures.