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Oeufs contaminés

Des experts européens dans les pays les plus touchés


Communication agricole le 05/09/2017 à 16:25

La Commission européenne va envoyer des équipes dans les quatre pays les plus affectés par le scandale des œufs contaminés au fipronil, les Pays-Bas, la Belgique, l'Allemagne et la France, afin « d'établir les faits », a annoncé mardi le commissaire à la Santé.

Des équipes, dont la « mission » sera d’« établir les faits », seront envoyées fin septembre – début octobre, a indiqué le commissaire Vytenis Andriukaitis, qui s’est dit satisfait de la nomination par ces quatre pays d’officiers de liaison dans le dossier des œufs contaminés. Le commissaire espère avoir une vision plus claire de l’enchaînement des faits qui a mené à ce scandale sanitaire. Le 26 septembre, la Commission organise à Bruxelles une réunion exceptionnelle destinée à « tirer des conclusions » sur cette affaire.

Presque toute l’UE a été affectée par la distribution d’œufs ou de produits transformés à base d’œufs provenant de fermes bloquées, à l’exception de la Croatie et de la Lituanie, a précisé mardi une porte-parole de la Commission européenne à Bruxelles.

En outre, 19 pays tiers (la Norvège, le Lichtenstein, la Suisse, Hong Kong, le Liban, le Qatar, le Liberia, la Russie, l’Afrique du Sud, l’Angola, l’Irak, les Antilles néerlandaises, la Turquie, les Emirats arabes unis, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, Singapour, Israël et le Canada) ont été touchés, portant le total des pays concernés à 45.

Lors de la réunion informelle à Tallinn, le ministre allemand Christian Schmidt a réclamé des règles plus strictes en matière de transmission des informations entre Etats membres, qui communiquent avec la Commission par un « système d’alerte rapide » en cas de problème sanitaire. Ce système supposé rapide « doit mériter son nom », a dit le ministre. « Malheureusement, il faut constater que les informations étaient disponibles dans d’autres pays pendant des mois et ne nous ont pas été transférées », a regretté M. Schmidt, appelant l’exécutif européen à donner des « règles uniformes » à l’UE.

Le ministre belge de l’agriculture Denis Ducarme a estimé que le dossier du fipronil avait révélé « la nécessité de resserrer la collaboration et de veiller à ce que la fluidité en termes d’échange d’information » soit renforcée.

La fraude a surtout été pratiquée aux Pays-Bas et en Belgique, où respectivement 258 et 93 élevages ont un temps été bloqués par les autorités.

Dans ces deux pays, plusieurs sociétés, dont le fournisseur Poultry-Vision et la société de désinfection ChickFriend, dont les deux dirigeants sont en prison, sont dans le collimateur de la justice pour avoir mélangé du fipronil, mais aussi d’autres substances interdites, à un produit contre le pou rouge présenté comme « naturel » et commercialisé sous le nom DEGA 16.

La Belgique est le premier pays à avoir tiré le système d’alarme européen, le 20 juillet, après qu’un fournisseur a détecté du fipronil dans un échantillon après un « auto-contrôle ».