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Difficultés du volailler Doux

Doux veut réorienter ses productions vers plus de qualité


Communication agricole le 13/09/2017 à 16:25

Objectifs : qualité et valeur ajoutée. Confronté à des difficultés financières, le volailler Doux a présenté mercredi en comité d'entreprise un plan de réorganisation de sa production qui nécessitera un investissement de 100 millions d'euros sur quatre ans.

Dans un entretien avec l’AFP, Christophe Couroussé, le président du directoire de Doux (1.500 emplois), dont le siège est à Châteaulin (Finistère), a rappelé que l’entreprise était présente sur deux marchés principaux : le poulet entier congelé, exporté en grande majorité vers le Moyen-Orient, et les produits élaborés.

Confrontée à une forte concurrence des opérateurs brésiliens, à la grippe aviaire en 2016 et à la guerre au Yémen, « deuxième marché historique » de Doux, « l’entreprise connaît des difficultés économiques qui se sont accentuées depuis à peu près un an et demi », a expliqué Christophe Couroussé, selon lequel Doux a perdu 35 millions d’euros en 2016, l’année 2017 étant « un peu sur la même tendance ».

Pour faire évoluer « son offre et son modèle » économique, répondant à un marché « qui a un avenir et qui génère de la valeur » ajoutée, trois axes de développement, présentés mercredi aux élus du personnel, ont été définis par Doux après l’expertise du cabinet AlixPartners.

« Le premier, le plus important, c’est clairement et résolument d’orienter l’ensemble des fabrications et la production de volailles en France vers plus de qualité », a confié Christophe Couroussé, alors qu’aujourd’hui l’essentiel de l’activité de Doux est composé de produits d’entrée de gamme, et que ses concurrents ont des coûts de production inférieurs. Or, « on a identifié que sur les marchés du Moyent-Orient, il y a une très forte attente pour des produits qui apportent des qualités nutritionnelles meilleures ». « C’est la région du monde où l’obésité progresse le plus », a-t-il assuré. « Nous, on a la capacité aujourd’hui, par la qualité de l’alimentation (des volailles NDLR), par l’amélioration des qualités d’élevage, d’offrir des produits qui présentent des avantages en matière nutritionnelle ».

D’ores et déjà, Doux va commencer à commercialiser, dans 10 jours, en Arabie Saoudite un poulet riche en Oméga 3, sous la marque FitLife, a annoncé Christophe Couroussé.

« Le deuxième marché sur lequel nous voulons recentrer notre activité, c’est le marché européen du halal, un marché en très forte croissance avec une forte exigence de qualité à la fois sur les qualités nutritionnelles et sur la qualité de la certification halal », a-t-il poursuivi.

Troisième axe : pour continuer à fournir l’entrée de gamme et garder sa position sur le marché, Doux étant notamment « la marque leader en distribution de volailles en Arabie Saoudite », le volailler va miser sur un partenaire européen, « plus compétitif et à coûts plus faibles que nous », a dit Christophe Couroussé. « Notre objectif fondamental dans le projet, c’est de défendre l’emploi, les agriculteurs et les éleveurs avec qui on travaille. Mais pour les défendre dans la durée, il faut qu’on s’assure qu’on ait un modèle pérenne. Un modèle qui réponde à un marché qui a un avenir et qui génère de la valeur », a conclu Christophe Couroussé.

Le coût de l’ensemble de ce projet est estimé à « 100 millions d’euros sur quatre ans », nécessitant pour Doux de trouver des « partenaires opérationnels et financiers ».

Doux, troisième leader mondial de la volaille, est entré dans le giron de Terrena, deuxième groupe coopératif agricole français, en mars 2016. Le groupe saoudien Almunajem, principal client de Doux, est aussi actionnaire du volailler français, fort de 300 éleveurs partenaires. En 2012, le groupe Doux avait été placé en redressement judiciaire en raison d’importantes dettes. Dans la foulée, il avait supprimé près d’un millier d’emplois avant d’établir un plan de continuation.