Accéder au contenu principal
Céréales

La concurrence exacerbée de la Russie tire les prix vers le bas


Grandes cultures le 19/09/2017 à 16:25
i-7448

La récolte française 2017 très satisfaisante en quantité comme en qualité a de la concurrence sur les marchés à l’export. La Russie, qui bénéficie d’une récolte record, tire les prix vers le bas.

La récolte de blé 2017, qui pourrait atteindre près de 38 Mt selon les dernières estimations du ministère de l’agriculture, a tout pour réussir à l’export. L’enquête sur la qualité des blés collectés, menée par FranceAgriMer en partenariat avec Arvalis-Institut du végétal à l’entrée des silos, révèle d’excellents taux de protéines (12,3 % en moyenne nationale), une teneur en eau satisfaisante pour la conservation des grains (13,1 % en moyenne) et des poids spécifiques qui permettront de répondre aux besoins de tous les segments de marché (77,2 kg/hl en moyenne nationale). Les blés de la récolte 2017 affichent également de très bons résultats pour la panification. » Au total, près de 70 % des blés de la récolte 2017 sont classés en catégories « premium » ou « supérieur » de la grille Intercéréales, selon FranceAgriMer.

Ceci dit, « la récolte française devra faire face à une concurrence exacerbée des pays de la mer Noire sur le marché mondial, dans un contexte de récolte record en Russie qui tire les prix vers le bas », a rappelé FranceAgriMer, lors de son dernier conseil spécialisé céréales mercredi 14 septembre.

Les ventes vers les autres pays de l’Union européenne pourraient retrouver un niveau plus habituel (autour de 7,8 Mt), après avoir atteint l’étiage, la campagne dernière, en raison de la très faible récolte engrangée. Surtout, FranceAgriMer prévoit à l’horizon fin de campagne, des exportations de plus de 10 Mt vers les pays tiers, sous réserve de gagner en compétitivité face aux origines mer Noire, disponibles en quantité et à bas prix sur le marché mondial.

Sur le marché intérieur, les utilisations de blé ne devraient varier que très peu par rapport à l’an dernier, notamment dans le secteur de l’alimentation humaine (meunerie, boulangerie, biscotterie), secteur mâture où la demande est peu élastique. En revanche, FranceAgriMer prévoit une diminution des utilisations par les fabricants d’aliments du bétail français à 5,3 millions de tonnes (contre 5,4 Mt en 2016/17), en raison de la bonne qualité des blés 2017 qui devrait conduire à privilégier les utilisations en alimentation humaine.

Même constat pour le blé dur : la récolte française devrait atteindre 2,1 Mt, « ce qui permettra d’approvisionner davantage nos partenaires de l’Union européenne et les pays tiers. » « L’utilisation de blé dur par les semouliers français, débouché stable depuis plusieurs années, est maintenue à un peu moins de 0,5 Mt. »

La récolte d’orges « devrait dépasser 12,2 Mt » selon les dernières estimations du ministère de l’agriculture. Grâce à ces disponibilités, les ventes vers l’Union européenne pourraient atteindre près de 3,3 Mt tandis que les exportations vers les pays tiers sont attendues à un niveau élevé (3,5 Mt), à destination principalement de l’Arabie saoudite, mais aussi de la Chine pour des utilisations brassicoles ou fourragères, en raison d’une moindre présence de l’origine australienne sur la scène internationale. Les utilisations d’orges par les fabricants d’aliments du bétail français sont, en revanche, attendues en baisse par rapport à l’an dernier (1,3 Mt versus 1,6 Mt en 2016/17) au profit du maïs (2,6 Mt contre 2,3 Mt en 2016/17) dont la récolte s’annonce plus abondante que l’an dernier : près de 12,3 Mt selon les dernières estimations du ministère de l’agriculture.