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Relations commerciales

La FNPL veut renverser le sens des négociations


Politique et syndicats le 20/09/2017 à 07:25
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Participant à plusieurs ateliers du premier chantier des Etats généraux de l’alimentation, la FNPL souhaite renverser le sens des négociations commerciales, en faisant appliquer des « conditions générales de vente » et non plus « d’achat ». Le syndicat défend une « caractérisation précise du prix du lait » sur le marché intérieur, grâce à des indicateurs évalués au sein de l’interprofession.

A mi-parcours des échanges dans les différents ateliers des Etats généraux de l’alimentation, la Fédération nationale des producteurs de lait espère que ses propositions en matière de relations commerciales feront consensus à l’issue du premier chantier, consacré à « la création et la répartition de la valeur ».

Au premier rang de ses revendications, le syndicat souhaite voir s’appliquer « des conditions générales de vente » à l’initiative du vendeur, donc des producteurs, et non plus des « conditions générales d’achat » imposées par les distributeurs comme base des négociations commerciales. « Nos acheteurs ont l’obligation de proposer un contrat. Nous, producteurs, devons pouvoir identifier et faire respecter nos conditions de vente dans ce contrat », a expliqué Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente du syndicat, lors d’une conférence de presse mardi 19 septembre aux côtés de Thierry Roquefeuil et André Bonnard, respectivement président et secrétaire général. Ces conditions générales de vente tiendraient compte des coûts de production des exploitations.

Toujours dans le cadre des négociations commerciales, la FNPL demande que les clauses de renégociations de prix, prévues par la loi en cas de forte baisse des cours, soient réellement appliquées dans les contrats.

Selon la FNPL, au sein de l’atelier 5 « Rendre les prix d’achat des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs », il y aurait « consensus » des participants sur la nécessité de définir des indicateurs de référence acceptés et utilisés par tous les acteurs. Le syndicat estime qu’il serait du rôle de l’interprofession d’évaluer et de suivre ces indicateurs de référence. « Quasiment tous les acteurs semblent d’accord sur l’importance de définir la valeur du lait sur le marché intérieur. » Tous sauf un acteur majeur : « Lactalis ».

« Philippe Chalmin nous explique d’ailleurs qu’il ne peut pas avancer davantage sur la formation du prix du lait car il lui manque des données essentielles, celles de Lactalis », explique André Bonnard. Lactalis refuse toujours de publier ses comptes, notamment par crainte d’un excès de transparence.

Et si l’évaluation d’indicateurs de référence pour la négociation du prix du lait sur le marché intérieur ne pouvait pas se faire au sein de l’interprofession laitière, les « conférences publiques de filière », prévues par la loi Sapin 2, pourraient remplir ce rôle. Encore faut-il que le ministère de l’agriculture publie le décret d’application permettant l’organisation effective de ces conférences annuelles.

Cela était à prévoir : le « consensus des acteurs » voulu par Emmanuel Macron et son Gouvernement dans le cadre des Etats généraux semble encore loin d’être trouvé. Mais la FNPL attend du président de la République, qui doit s’exprimer autour du 11 octobre, des mesures fermes. « Si les Etats généraux n’aboutissent pas à des mesures concrètes, c’est au chef de l’Etat de définir les règles à appliquer en l’absence de démarches volontaires issues du consensus. » En clair, le syndicat espère qu’Emmanuel Macron prendra les mesures réglementaires nécessaires pour imposer aux transformateurs et distributeurs, un renversement du sens des négociations. « Sans un minimum de garanties sur ce premier chantier, nous ne participerons pas au deuxième. »