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Glyphosate

Stéphane Travert évoque une prolongation de « 5 à 7 ans » au lieu de 10


Politique et syndicats le 24/09/2017 à 07:25

Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a évoqué vendredi la possibilité d'une prolongation « de 5 à 7 ans » de l'usage du désherbant controversé glyphosate en France, au lieu des 10 ans souhaités par la Commission européenne.

« La France est contre le fait de prolonger l’utilisation du glyphosate pour 10 ans » a rappelé le ministre de l’agriculture sur RTL, au soir d’une manifestation d’agriculteurs demandant le maintien de cet herbicide tant qu’aucune autre solution technique n’est disponible à un coût abordable pour désherber les champs.

Le ministre de la Transition énergétique Nicolas Hulot avait annoncé dès la fin août que la France voterait contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du glyphosate. Pour M. Travert, la France devrait proposer un renouvellement pour « cinq à sept ans », « de manière à accompagner les changements dans les pratiques agricoles ». Cette période devrait permettre, selon le ministre, de « réduire progressivement l’utilisation des pesticides », objectif fixé par le candidat Macron durant la campagne électorale. « Je me réjouis qu’avec Nicolas Hulot, nous puissions porter ensemble cette trajectoire » a-t-il ajouté.

Vendredi matin, quelque 200 agriculteurs ont bloqué la circulation sur les Champs-Élysées pour demander le maintien de ce désherbant qui leur permet d’obtenir des rendements comparables à ceux des céréales et des produits agricoles importés utilisant aussi le glyphosate, notamment en provenance des États-Unis et du Brésil.

L’autorisation européenne d’utilisation du glyphosate « tombe au 15 décembre » a rappelé M. Travert. « Il n’y a pas d’équivalent (au glyphosate) aujourd’hui sur le marché, ou alors ils sont encore plus dangereux » a ajouté le ministre, qui souhaite donc « trouver une solution pour prolonger les choses » et « accompagner la recherche publique ou privée pour concevoir des méthodes de substitution » à ce produit contesté. « On doit construire une étape d’une réduction réussie et progressive du glyphosate » a-t-il dit.

Le glyphosate, herbicide le plus employé dans le monde, a été qualifié de « cancérogène probable » en mars 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’agence européenne en charge des produits chimiques (ECHA) et celle de la sécurité des aliments (EFSA) ont pour leur part estimé que cette substance ne pouvait être classée comme telle. Récemment, l’association Générations Futures a indiqué avoir retrouvé des résidus de glyphosate dans des céréales de petit-déjeuner, des légumineuses et des pâtes. Aucun dépassement de la limite maximale en résidus autorisés (LMR) n’a été constatée, mais cette annonce a avivé un peu plus la polémique en cours.