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Stocks de poissons

Baisse limitée des quotas de pêche de cabillaud en mer Baltique en 2018


Communication agricole le 10/10/2017 à 12:25

Après une nuit de discussions, les ministres de la pêche de l'UE se sont accordés mardi sur une baisse limitée des quotas de cabillaud en mer Baltique pour 2018, et ne se sont pas prononcés sur l'anguille, dont le cas est jugé « critique ».

Les Etats membres et la Commission se sont entendus pour maintenir les stocks de cabillaud occidental au même niveau que l’an passé (5.597 tonnes). La baisse des stocks pour le cabillaud oriental a été limitée à 8 % (28.388 tonnes), contre – 28 % proposés par la Commission.

Le commissaire européen à la Pêche Karmenu Vella a reconnu, après 20 heures de réunion à Luxembourg, que des « compromis » ont dû être trouvés pour les stocks de cabillaud, qui ont pris en compte « la dépendance de certaines pêcheries de petite taille (à ces stocks) et leurs spécificités ».

L’UE s’est donnée pour objectif de gérer ses stocks de poissons par des plans pluri-annuels et de limites de capture annuelles, réparties entre Etats membres selon des quotas nationaux. Elle se fixe un objectif de rendement maximum durable (RMD), volume de capture qui peut être prélevé sur un stock donné tout en maintenant la taille du stock.

La Commission s’est félicitée de voir les stocks de hareng du golfe de Riga (- 7 %, 28.999 tonnes) et de cabillaud occidental atteindre les objectifs de RMD. En revanche, malgré des réductions significatives dans les stocks de hareng de Botnie de 40 % (84.599 tonnes) et de hareng occidental de 39 % (17.309 tonnes), le résultat final est en deçà de la proposition de la Commission. Pour le hareng central, les stocks ont été revus en hausse de 20 % (229.355 tonnes), contre + 25 % proposés. Les quotas seront réduits de 10 % (7.076 tonnes) pour la plie, ce qui est moins ambitieux que proposé (- 20 %).

Une décision que l’ONG Pew a déplorée. « Des stocks importants de cabillaud et de plie en mer Baltique vont se retrouver sous une pression encore plus forte en 2018, et les pêcheurs vont passer à côté des gains engendrés par un recouvrement des stocks », a prédit Andrew Clayton, directeur de projet chez Pew Charitable Trusts.

Les stocks de saumon du bassin principal vont diminuer (- 5 %, 91.132 tonnes) tout comme ceux de saumon du golfe de Finlande (- 5 %, 10.003 tonnes), tandis que les stocks de sprat sont revus en légère hausse de 1 % (262.310 tonnes).

Par ailleurs, aucune décision n’a été prise concernant les stocks d’anguille, après la décision surprise de la Commission de proposer d’interdire totalement la pêche de l’anguille marine en mer Baltique pour sauver un stock « dans un état critique ». « Le Conseil partage cette inquiétude et reviendra sur le sujet en décembre », a assuré le ministre estonien de l’Environnement Siim Kiisler, dont le pays tient la présidence tournante de l’UE.

Karmenu Vella a de son côté indiqué que les pays de la mer Baltique s’étaient montrés préoccupés d’être les seuls à devoir faire des efforts en la matière, et appelé à un effort pan-européen. Dans un communiqué, la SFPO, organisation de pêche suédoise qui regroupe 280 bateaux, avait regretté la proposition de la Commision. « La pêche de l’anguille encore active (en mer Baltique, nldr) est très limitée (…). L’essentiel de cette pêche, a fortiori la pêche de la civelle, se pratique ailleurs en Europe (…). Une telle interdiction serait une catastrophe pour les pêcheurs suédois », avait-il indiqué dans un communiqué.