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Accord de libre-échange

Jean-Claude Juncker veut « tout faire» pour un accord UE-Mercosur avant fin 2017


Politique et syndicats le 20/10/2017 à 17:25

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a dit vendredi vouloir « tout faire » pour un accord avec le bloc commercial Mercosur avant fin 2017, au moment où le président français Emmanuel Macron souhaite modérer l'élan libre-échangiste de Bruxelles.

« Nous continuerons à tout faire pour terminer nos négociations avec le Mercosur avant la fin de l’année. C’est important », a plaidé Jean-Claude Juncker, lors d’une conférence de presse clôturant un sommet européen à Bruxelles.

Lors d’un dîner des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, jeudi, Emmanuel Macron a pris la parole sur la politique commerciale européenne. Il s’était auparavant inquiété de voir la Commission, compétente au nom des 28 en la matière, « se précipiter » dans la négociation de certains accords de libre-échange au mépris d’une opposition populaire grandissante. « J’ai souhaité clarifier la position française, rappeler à cet égard (…) la nécessité d’une politique équilibrée entre ouverture et protection pour recréer la confiance dans les échanges commerciaux », a expliqué Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse vendredi. Le Français, qui juge nécessaire « une réforme de notre politique commerciale européenne (…) fondée sur l’équité et la réciprocité », devrait faire « des propositions » en la matière « dans les prochaines semaines », a précisé l’Elysée.

De son côté, Jean-Claude Juncker a souligné qu’il restait « attaché à l’idée (…) que l’Europe doit répondre d’une façon positive aux appels lancés de par le globe pour des accord commerciaux ». « Nous le ferons à notre manière, en veillant à une bonne réciprocité, comme souhaité par le président français », a promis le président de la Commission européenne. Et de détailler l’importance du Mercosur pour l’UE : « Ce sera l’accord commercial le plus important en termes de volume. Un bon accord avec les pays du Mercosur, c’est huit fois plus que l’accord que nous avons avec le Canada et quatre fois plus que l’accord que nous avons avec le Japon ».

Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a insisté : « Pour l’Espagne, l’accord avec le Mercosur est prioritaire, ainsi que la modernisation de l’accord avec le Mexique ». Le Taoiseach (Premier ministre) irlandais Leo Varadkar a pour sa part jugé « optimiste » la possibilité de conclure l’accord avec le Mercosur « avant Noël ». « Nous verrons », a ajouté M. Varadkar.

L’UE et le Mercosur (marché commun sud-américain qui rassemble le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay) tentent de négocier depuis de longues années un accord commercial. La Commission européenne semble prête à faire des concessions sur le bœuf et l’éthanol dans l’espoir d’élargir les débouchés pour son secteur automobile, ce qui inquiète particulièrement la France.