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Réduire l'usage des phytos

Dominique Potier souhaite relancer le plan écophyto, bloqué par les « lobbys »


Politique et syndicats le 23/11/2017 à 14:25

Le député PS Dominique Potier, auteur du rapport qui a donné naissance au plan écophyto II, visant à réduire l'usage des pesticides en France, souhaite profiter des États généraux de l'alimentation pour véritablement mettre en oeuvre ce plan, bloqué selon lui par les « lobbys ».

Le plan Écophyto II est la deuxième mouture du plan Écophyto I, initié en 2008 dans le cadre du Grenelle de l’environnement et qui avait pour objectif de réduire de 50 % l’utilisation des produits phytopharmaceutiques dans un délai de 10 ans, « si possible ». Écophyto II réaffirme cet objectif, avec une trajectoire en deux temps : une réduction de 25 % à l’horizon 2020 et de 50 % à l’horizon 2025.

« Ce que nous proposons aux États généraux de l’alimentation, atelier 11, (…) outre plein d’autres choses, nous proposons Écophyto II plus, ou Écophyto II prime, on propose de l’amplifier avec une obligation de résultats », a déclaré l’élu de Meurthe-et-Moselle, également coprésident de cet atelier, dont les travaux portent sur la transition écologique et solidaire de l’agriculture et la promotion d’une alimentation durable. « Désormais, tous les gens autour de la table disent « finalement, Écophyto II, c’est le bon compromis », (…) mais il faut le mettre plus fort, parce qu’entre-temps, on s’est pris la crise du glyphosate, la crise de confiance, on a perdu les pédales, et puis on est en train de s’enliser, donc il faut le faire, mais pour de vrai et vite, et il faut obtenir les résultats, alors qu’on a pris quand même presque trois ans de retard dans la mise en œuvre », a ajouté Dominique Potier.

La crise de l’élevage, qui a explosé en 2015, a été l’occasion, selon Dominique Potier, pour « des lobbys liés aux intérêts de certaines cultures, liés à l’export, des lobbys liés à la phytopharmacie » de faire « leur œuvre ».

« Globalement, la profession demande la suspension du plan Écophyto II, il y a un recours au Conseil d’État sur les CEPP (certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques), il y a une enquête publique qui précède l’installation du programme qui s’enlise », a déclaré Dominique Potier. « Le plan Écophyto  II, on ne peut pas le juger, puisqu’on ne l’a pas mis en œuvre », a-t-il ajouté.

S’il a salué quelques réalisations et notamment le travail de certaines Chambres d’agriculture, le député estime que « globalement, il n’y a pas eu d’impulsion politique », mais une « tétanisation face aux lobbys qui se sont manifestés à l’occasion de la crise de l’élevage ». « Il y a eu le massacre de ce qui était un consensus établi, suite à un long travail de concertation (…) et nous repartons quasiment à zéro aujourd’hui », a appuyé Dominique Potier.