Accéder au contenu principal
A Bruxelles

Le glyphosate renouvelé pour une période de cinq ans


Politique et syndicats le 27/11/2017 à 17:25
i-7620

En comité d’appel, les 28 Etats membres ont voté, lundi 27 novembre 2017, en faveur d’un renouvellement du glyphosate pour une période de cinq ans.

Rien ne laissait penser que les 28 Etats membres trouveraient une majorité qualifiée : lundi 27 novembre 2017, réunis en comité d’appel, ils ont voté en faveur de la proposition de la Commission européenne pour  un renouvellement du glyphosate pour une période de cinq ans.

Dix-huit pays ont voté pour, représentant à peine plus des 65 % de la population de l’UE nécessaires. Neuf s’y sont opposés et un seul pays s’est abstenu, ce qui a permis d’atteindre la majorité qualifiée requise, contrairement à un premier vote début novembre.

Après s’être abstenue au tour précédent début novembre, l’Allemagne a voté en faveur de la proposition, après avoir demandé des modifications au texte en lien avec des restrictions sur l’usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité, selon une source proche du dossier.

En tant que grand pays européen s’abstenant de choisir entre une approbation ou un refus, l’Allemagne portait finalement la responsabilité de ce feuilleton du renouvellement du glyphosate.

La France, quant à elle, a profité de l’abstention répétée de son voisin pour imposer sa position d’une sortie progressive mais rapide de la molécule. Lorsque la Commission européenne proposait un renouvellement de dix ans, la France s’y est opposée en suggérant plutôt « cinq à sept ans », affichant au passage le désaccord manifeste entre le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot défendant une durée de cinq ans, et du ministre de l’agriculture Stéphane Travert favorable à une période de sept ans.

Sous cette pression française soutenue notamment par l’Italie, Bruxelles avait proposé une première fois, début novembre, un renouvellement limité à cinq ans. Proposition qui avait été rejetée par la France et quelques autres pays, et surtout par l’abstention de l’Allemagne.

Pour cet ultime vote du 27 novembre, la France a voté contre, défendant désormais une période de trois ans.

Le changement de position de l’Allemagne, un poids lourd démographique, a contribué à faire pencher la balance en faveur de cette nouvelle autorisation. « Le vote d’aujourd’hui montre que quand nous voulons, nous pouvons partager et accepter notre responsabilité collective dans la prise de décision », a réagi le commissaire européen à la Santé Vytenis Andriukaitis, cité dans un communiqué.

La Commission européenne va maintenant adopter une décision avant que l’autorisation actuelle n’expire le 15 décembre. Si le vote en appel de lundi avait aussi enregistré une impasse, c’est l’exécutif européen qui aurait dû trancher.