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Sécurité alimentaire

La FAO promeut les petits producteurs pour lutter contre la faim dans le monde


Politique et syndicats le 29/11/2017 à 13:25

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a appelé mardi à soutenir les petits producteurs pour lutter contre la résurgence de la faim dans le monde, face aux « limites » de l'agriculture industrielle.

« La lutte contre la faim a atteint un tournant et soutenir les agriculteurs familiaux est essentiel pour mener à bien ce combat », a souligné la Fao dans un communiqué reçu mardi à Paris, citant des propos du directeur général de l’organisation devant les législateurs britanniques. « De nos jours, le manque de nourriture n’est pas la principale cause de la faim, mais plutôt le manque d’accès à la nourriture », a déclaré José Graziano da Silva.

Les investissements dans l’agriculture familiale sont « essentiels », notamment pour « des systèmes d’irrigation au goutte à goutte en mesure d’économiser de l’eau », a souligné le directeur-général. « Cela est particulièrement vrai alors que les techniques agricoles industrielles ont démontré leurs limites. Elles ont permis d’augmenter la production alimentaire par habitant de 40 % depuis les années 60, mais la faim n’a toujours pas été éradiquée » a-t-il dit.

La FAO s’est alarmée en septembre d’une brusque augmentation de la faim dans le monde, avec 815 millions de personnes affectées en 2016, après dix ans d’amélioration quasi-constante et alors que « le monde produit assez de nourriture pour tous ». « Les défis d’aujourd’hui liés aux systèmes alimentaires » portent aussi sur « les émissions de gaz à effet de serre, la distribution économique et l’incidence croissante de l’obésité et du surpoids ». « De tels problèmes doivent être combattus en gardant à l’esprit le rôle des agriculteurs », a-t-il ajouté.

M. Graziano da Silva a fustigé les ravages de la production alimentaire de ces dernières décennies qui a « augmenté aux dépens de l’environnement, entraînant des déforestations, des pénuries d’eau, un appauvrissement des sols et des niveaux élevés d’émissions de gaz à effet de serre ». « A partir de maintenant, nourrir les populations va de pair avec le fait de nourrir la planète », a-t-il aussi déclaré lundi devant un groupe de reflexion (think tank) à la Chatham House à Londres, selon le communiqué de la FAO.