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Campagne de commercialisation 2017-2018

Les exportations de blé tendre à la traîne


Communication agricole le 01/12/2017 à 08:25
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Sur les quatre premiers mois de la campagne de commercialisation 2017-2018, la France n’a exporté qu’un peu plus de 2 Mt de blé tendre vers les pays tiers sur les près de 10 Mt de potentiel estimé d’ici juin 2018. Un démarrage très poussif expliqué en partie par la concurrence féroce du bassin de la mer Noire, qui devra être impérativement compensé par une bonne deuxième partie de campagne.

La campagne d’exportation de blé tendre vers les pays tiers démarre plutôt timidement. Sur les quatre premiers mois de la campagne 2017-2018, 2,048 Mt ont été embarquées depuis les ports français. « Au 13 novembre 2017, le compteur est à 2,397 Mt », a précisé Olivia Le Lamer, responsable de l’unité grandes cultures de FranceAgriMer, à l’issue du conseil spécialisé du 16 novembre. Les deux tiers (1,573 Mt) sont ou ont été expédiés vers l’Algérie. Cuba a aussi acheté 185 000 t de blé français depuis début juillet, l’Egypte 58 000 t.

Ces chiffres sont évidemment bien meilleurs que ceux de la campagne précédente pour la même période. Le volume d’ores et déjà exporté est en hausse de 12 % par rapport à fin octobre 2016. Mais la campagne 2016-2017 ne peut être prise comme référence. Après une récolte catastrophique en volume l’été 2016, la France n’a exporté que 4,97 Mt, plus de deux fois moins que lors de la campagne précédente 2015-2016 (12,62 Mt). A titre de comparaison, en octobre 2015, le volume déjà embarqué dépassait les 2,6 Mt, soit 600 000 t de plus que cette année.

Pour cette campagne 2017-2018, le potentiel d’export vers pays tiers est estimé par FranceAgriMer à 9,9 Mt. Et pourtant, « les embarquements ne décollent pas », commente-t-on à FranceAgriMer. La principale raison vient de la concurrence féroce de l’Ukraine et de la Russie, mais aussi des Etats-Unis et de l’Argentine. Nos principaux concurrents à l’export ont profité de la maigre moisson française 2016 pour prendre des parts de marché sur nos débouchés historiques.

Ainsi, selon le cabinet ukrainien UkrAgroConsult, l’estimation du potentiel d’exportation de blé russe a été revue à la hausse de 4 Mt, pour s’établir à 31 Mt. La correction est cohérente au regard du volume récolté historiquement élevé, annoncé supérieure à 80 Mt. Depuis début juillet, la Russie aurait déjà exporté autour de 13,2 Mt de blé, et semble profiter cette année de l’absence de la France, l’an passé, sur le débouché égyptien. L’Egypte a déjà importé 3,78 Mt de blé, dont 2,83 Mt en provenance de Russie, et seulement 60 000 t d’origine France.

Ce démarrage très poussif de la campagne d’exportation vers pays tiers ne semble pas inquiéter outre mesure les acteurs de la filière. « Nous avons l’habitude de démarrer plutôt doucement. Et très souvent, la France réalise une très bonne deuxième partie de campagne. »