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Pêche électrique

Intermarché demande un moratoire


Communication agricole le 06/12/2017 à 11:25

Le groupe de distribution Intermarché a réclamé mardi un moratoire sur la pêche électrique, dangereuse, selon lui, pour la faune et les écosystèmes marins.

La Commission Pêche du Parlement européen s’est prononcée fin novembre pour un possible élargissement de cette technique jusqu’à présente interdite, mais qui bénéficiait de dérogations depuis 2007 à titre expérimental. La pêche électrique consiste à envoyer depuis un chalut des impulsions électriques dans le sédiment pour y capturer des poissons benthiques, c’est-à-dire vivant au fond des mers.

« Les Mousquetaires se sont lancés, il y a plus de 20 ans, dans la pêche – avec l’ambition d’un engagement exemplaire en faveur d’une pêche durable. Technique de pêche décriée, la pêche électrique ne s’inscrit pas dans cet engagement », estiment Intermarché et Agromousquetaires, pôle agroalimentaire du groupement, dans un communiqué.

« Différentes études scientifiques soulignent les impacts négatifs de cette technique sur la faune et les écosystèmes marins », indique le communiqué. « Cette pratique de pêche est aussi décriée par nombre d’observateurs attentifs à la préservation de la ressource halieutique. Cela, sans compter les risques économiques et sociaux associés, soulignés par les pêcheurs artisans du pourtour de la mer du Nord », indique le groupe de distribution.

Des députés du littoral français, eux-mêmes pris à partie par les pêcheurs français à propos des pratiques des chalutiers néerlandais, ont demandé récemment au gouvernement de réagir. « Conscient que la traçabilité des techniques de pêche doit s’améliorer, Agromousquetaires met en place, en collaboration avec ses fournisseurs, un plan de progrès pour organiser cette traçabilité », indique le groupe, qui entend ainsi « retirer des approvisionnements les espèces pêchées selon des méthodes contestées ».

Une démarche voisine de celle des membres de l’association Poissonnier de France, qui ont annoncé leur intention de « boycotter » les poissons provenant des Pays-Bas. L’association estime que la décision de la commission Pêche du parlement européen est « infondée et déraisonnable », et espère que les parlementaires « la remettront radicalement en cause lors du vote en plénière ».

L’association revendique plus de 6.400 membres de la profession « marée » : poissonniers, mareyeurs, négociants, importateurs et pécheurs. Les membres annoncent, à compter de mardi, un boycott de tous les produits de la mer commercialisés par les nations autorisant la pêche électrique.