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États généraux de l'alimentation

Le Gnis dévoile son plan de filière


Politique et syndicats le 12/12/2017 à 17:25
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L'interprofession a présenté mardi 12 décembre ses propositions pour les États généraux de l'alimentation. L'occasion de rendre également public ses bons résultats pour la période 2016/2017.

« Nous sommes peu connus des Français, mais notre poids économique est énorme ». Réunis à Paris pour présenter le plan de la filière semence pour les États généraux de l’alimentation, les représentants du Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences) ont exposé les bons chiffres du secteur pour la campagne 2016/2017. La France est en effet, cette année, le principal exportateur mondial de semences, devant les Pays-Bas et les États-Unis.

Le solde de la balance commerciale est excédentaire, à 960 millions d’euros. Les exportations les plus importantes sont celles du maïs (55 % de la production est exportée), et du tournesol (65 %). L’Hexagone s’est particulièrement bien positionné au sein de l’Union européenne, ainsi que dans les anciens pays de l’URSS (Ukraine, Russie). Le chiffre d’affaires global du secteur a crû de 3 % en un an, passant à 3,3 milliards d’euros pour la période 2016/2017.

Les représentants du Gnis ont également présenté le plan de filière du groupement, répondant ainsi à l’appel d’Emmanuel Macron, formulé lors de son discours à Rungis en octobre dernier. Le président de la République avait alors demandé à chaque filière agricole de rendre un plan et un calendrier afin d’apporter des solutions concrètes aux problèmes de rémunération, de qualité et de transition énergétique dans l’agriculture.

Sur la rémunération, le Gnis souhaite montrer l’exemple. « La totalité des surfaces de multiplication de semences font l’objet d’un contrat entre un agriculteur-multiplicateur et une entreprise de production, avec une garantie pour l’activité des agriculteurs et des producteurs », se félicite ainsi François Desprez, le président du conseil d’administration du Gnis.

Le groupement demande néanmoins des « changements importants dans la politique européenne en matière de concurrence », pour éviter que ces contrats ne soient « assimilés à des ententes », et risquer de se faire sanctionner par le droit européen, particulièrement sévère en ce qui concerne les atteintes à la libre concurrence.

Sur le sujet de la transition écologique, le groupement veut montrer qu’il accepte la critique. « Jusqu’à maintenant, nous avons peut-être mal supporté les reproches de la part des membres de la société civile et d’associations. Nous estimions qu’ils ne connaissaient pas aussi bien que nous nos métiers. Mais aujourd’hui, nous sommes prêts à faire la part des choses pour aller de l’avant », concède François Desprez.

L’organisation a d’ailleurs participé, aux côtés d’associations, mouvements citoyens et syndicats minoritaires, à l’atelier 11 des États généraux, consacré à la transition écologique dans l’agriculture. Pour faire preuve de sa bonne volonté, l’organisation a même intégré, dans son plan de filière, l’objectif, dès 2018, d’ouvrir son conseil d’administration à des représentants de la société civile. Les modalités de cette participation restent cependant à préciser.

« Aujourd’hui tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut effectuer une transition agro-écologique », explique François Desprez. Pour le groupement, ce mouvement ne sera cependant possible que sous certaines conditions. Parmi elles, « l’accès, pour les agriculteurs à tous les outils disponibles en matière d’amélioration des plantes ». L’objectif : rendre les cultures plus résistantes, sans l’aide de produits chimiques.

Pour le Gnis, cela passe avant tout par l’autorisation de certains NPBT (New Plant Breeding Techniques), dits « nouveaux OGM », dont le statut est, pour l’instant, encore flou. « Nous demandons que certaines de ces techniques ne soient pas reconnues comme OGM, car elles ne sont pas éloignées de ce que l’on fait déjà », explique François Desprez.

La Cour européenne de justice doit se décider au premier semestre 2018 si la législation européenne relative aux OGM s’applique dans ces cas, comme de nombreuses associations de protection de l’environnement le demandent. Le Gnis souhaite également que, « pendant la période de transition », soit conservée « la même palette de moyens de production que les autres pays européens ». Quitte à prolonger l’autorisation de certains produits chimiques, comme les néonicotinoïdes, le temps de trouver des alternatives. Pour assurer cette transition, l’organisation estime enfin qu’il est « nécessaire d’investir des moyens importants en recherche pour protéger les cultures ».