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Sommet mondial Agrievolution

Le machinisme mondial tourné vers la Chine


Innovations et machinisme le 13/12/2017 à 07:25
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Les professionnels du machinisme agricole mondial s'étaient donné rendez-vous en Chine à l'occasion du plus gros salon agricole du pays, le Ciame. Pour la première fois, les Chinois ont ouvert les portes de leur industrie agricole. L'enjeu majeur : trouver des réponses aux défis auxquels sera confrontée l'agriculture du pays. Mutualiser les connaissances, promouvoir les nouvelles technologies, poursuivre la mécanisation et optimiser l'utilisation des machines... autant de perspectives pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire.

Pour la première fois il y a quelques semaines, la Camda, l’association chinoise du machinisme agricole, a convié les représentants mondiaux de la filière au 6 e sommet mondial d’Agrievolution à Wuhan (au sud-est), un événement majeur en Chine, et au plus grand salon agricole du pays, organisé en parallèle, le Ciame (Chinese international agriculture machinery exhibition). L’empire du Milieu en a profité pour faire entendre sa voix auprès du monde entier. Même si l’agriculture chinoise a diminué sa contribution au PIB (produit intérieur brut), son rôle est essentiel à l’échelle internationale, en particulier vis-à-vis des pays en développement, dont elle conditionne la croissance économique et les évolutions sociales.

Chaque participant au sommet doit partager ses connaissances et faire prendre conscience des enjeux de la mécanisation en usant de son influence pour faciliter la collaboration internationale, conseiller et proposer des solutions aux problèmes actuels et des pistes pour relever les futurs défis auxquels l’industrie agricole va être confrontée. Cette année, l’objectif principal est d’informer, inspirer et connecter les acteurs du machinisme agricole pour soutenir la modernisation et l’industrialisation de l’agriculture mondiale. Une stratégie durable qui devrait réduire la pauvreté et favoriser à terme la croissance économique et le développement rural.

Il s’agit aussi de compiler des exemples de transformation réussie d’agro-entreprises privées, de créer un lieu d’échanges et de discussions pertinentes sur les défis des petites entreprises et de partager les initiatives en cours. L’objectif, derrière : former un groupe régional d’experts agricoles et d’entrepreneurs. Dans les pays en développement, l’utilisation des machines doit être optimisée pour augmenter le revenu des agriculteurs, mais aussi pour diminuer la pauvreté et améliorer l’espérance de vie de l’ensemble de la population. Les engins agricoles sont indispensables pour pouvoir nourrir et habiller tout le monde.

Dans le but de répondre aux difficultés de l’agriculture, 14 associations de constructeurs, représentant plus de 6 000 entreprises, se sont regroupées afin de partager leurs données et informations, collaborer et parler d’une même voix. Ce groupe, baptisé Agrievolution, est né d’une conviction commune : les problèmes actuels et défis futurs de l’économie mondiale doivent être considérés dans une perspective globale.

Tous les 18 mois environ, les membres (des fabricants de matériels, des concessionnaires, des associations, des représentants gouvernementaux, des universitaires et des agriculteurs) se réunissent en parallèle d’un événement lié au machinisme agricole. L’objectif : partager l’information à l’échelle mondiale et communiquer sur les diverses initiatives menées.

Chine, États-Unis, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Japon, Corée, Inde, Turquie… plus de 20 associations ont débattu de l’agriculture mondiale, de son développement et des défis qu’elle va devoir affronter. L’opportunité pour les participants de découvrir les pratiques des autres pays et de tisser des liens importants avec l’industrie mondiale.

Certes le contexte international actuel est plutôt favorable pour l’agriculture. Cependant, au niveau national, certains pays connaissent des difficultés importantes. La principale : la variation des cours mondiaux des productions et des matières premières agricoles. Certains agriculteurs n’arrivent même plus à financer leur exploitation. Or, à moyen terme, ils ont besoin de machines pour continuer à mécaniser et à automatiser leurs exploitations.

Cette année en particulier, les participants se sont demandés comment mettre en relation la recherche et l’industrie pour développer les bonnes pratiques agricoles en Asie ? L’occasion, pour ceux qui désirent exporter vers la Chine, de mieux connaître son agriculture, sa politique industrielle, les engins agricoles disponibles, les réseaux de distribution et les attentes des producteurs. À l’inverse, les concessionnaires chinois et asiatiques étaient invités pour échanger avec les entreprises étrangères présentes et trouver des clients pour importer leurs machines.

En outre, plus de 600 académiciens, professeurs, chercheurs, experts ont assisté à l’événement. Des personnalités souvent très influentes en matière de politique industrielle, de développement technologique, d’éducation et de promotion des nouvelles technologies dans le pays.

Globalement, le moral des constructeurs est plutôt optimiste. Le secteur se porte bien dans la plupart des pays, avec des perspectives de croissance à court terme. Par ailleurs, le boom des marchés indien et brésilien se confirme. Seule l’Europe semble dans une situation plus difficile.