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Politique agricole après 2020

La France est opposée aux cofinancements nationaux


Politique et syndicats le 19/12/2017 à 18:25
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La France s'oppose à ce que la future Politique Agricole Commune de l'UE post-2020 et post-Brexit « comporte des cofinancements nationaux » dans son « premier pilier » consacré aux aides directes reçues par les agriculteurs, a déclaré mardi le ministre de l'agriculture, Stéphane Travert.

« Sur le premier pilier, nous ne souhaitons pas qu’il y ait de cofinancement, ni que ce soit l’objet d’une réflexion ou même d’un tour de table », a averti le Ministre français lors d’une conférence de presse, en marge d’une réunion au siège de l’OCDE à Paris entre les 28 pays de l’UE et le commissaire à l’agriculture Phil Hogan.

« Nous sommes dans un contexte budgétaire incertain, le retrait du Royaume Uni pèsera sur les décisions, mais la Politique agricole commune ne pourra pas être la variable d’ajustement du prochain cadre financier pluriannuel », a ajouté le ministre, aux côtés du Commissaire.

Après la présentation des grandes options de la Commission Européenne pour la future Pac post 2020, le 29 novembre dernier à Bruxelles, la France avait réuni mardi à Paris cinq autres Ministres européens et des hauts représentants agricoles des autres pays de l’Union pour évoquer le sujet. Le Commissaire Hogan a également souligné qu’il était opposé à un cofinancement national des aides européennes du « premier pilier » de la Politique Agricole Commune, qui comporte les aides directes aux producteurs.

Le « deuxième pilier » de ces aides, consacré aux aides destinées au développement rural, accepte de son côté déjà une part de cofinancement national ou régional.

La FNSEA est très opposée à un cofinancement national des aides européennes qui risque d’être « source de distorsion de concurrence » déloyale au sein de l’Union européenne. « Si chaque Etat décide dans son coin de subventionner telle ou telle production, on s’éloigne d’une politique européenne avec des règles identiques pour tous et on nourrit la concurrence intra-communautaire », a souligné un responsable de ce syndicat.