Accéder au contenu principal
Etats généraux de l'alimentation

La Confédération paysanne est inquiète du contenu des plans de filière


Politique et syndicats le 20/12/2017 à 18:25

Alors que les Etats généraux de l'alimentation sont sur le point de s'achever, la Confédération paysanne adresse une lettre ouverture au président de la République et au Premier ministre pour demander « une politique agricole et alimentaire forte et ambitieuse ». Elle se dit très inquiète sur les plans de filière qui sont présentés par les interprofessions. Le syndicat demande enfin « une vraie loi d’orientation agricole pour les paysans et les paysannes ».

Les Etats généraux de l’alimentation s’achèvent jeudi 21 décembre. Dans une lettre ouverte adressée mardi 19 décembre à Emmanuel Macron et Edouard Philippe, la Confédération paysanne via son porte-parole Laurent Pinatel se dit très inquiète à la lecture des plans de filière rédigés par les interprofessions à la demande du président car « se profilent plutôt la suppression de la réglementation OGM, la non-régulation des prix agricoles ou encore la suppression des aides pour l’agriculture bio ou de montagne ».

Le syndicat s’en prend aux interprofessions, « ces outils sclérosés où le pluralisme syndical y est le plus souvent bafoué, la rémunération paysanne mise à l’écart et les attentes sociétales décrédibilisées. » « La politique agricole et alimentaire ne peut être laissée aux mains des seules interprofessions » selon lui.

La Confédération paysanne poursuit sa lettre en dénonçant l’écart entre les actes politiques et le discours du gouvernement, et de citer plusieurs exemples : « fragilisation des mesures de soutien à la transition et aux zones défavorisées (MAEC, ICHN, blocage de la surprime des premiers hectares), démantèlement des politiques publiques de soutien à l’agriculture biologique, perpétuation de la logique d’accords de libre-échange au détriment de la souveraineté alimentaire, annonce d’expérimentation de la suppression du contrôle des structures, volonté pressentie d’aller vers des politiques assurantielles… »

Elle dénonce également le lien inexistant, selon elle, entre le premier chantier et les plans de filière avec le second chantier.  Et elle poursuit : « Nous nous interrogeons aussi sur le niveau d’ambition et les choix qui seront faits dans la future loi sur l’agriculture et l’alimentation annoncée pour le premier semestre 2018. Les mesures d’encadrement des pratiques commerciales, sans transparence des acteurs et sans arbitrage public seront vaines. Une forte inquiétude concerne une éventuelle dérèglementation des nouveaux OGM. Rappelons aussi les grands sujets absents où nous aurons besoin de cohérence des politiques publiques: l’eau, le foncier, la fiscalité agricole, la remise en cause de l’organisation libérale des marchés et l’emploi paysan. »

Le syndicat termine sa lettre en demandant « une vraie Loi d’orientation agricole pour les paysans et les paysannes » : «  Il n’y aura pas de transition agricole et alimentaire sans une juste rémunération des paysans. Dans une organisation libérale des marchés, il ne pourra y avoir de démocratie alimentaire et de montée en gamme réussie. Enfin, il n’y aura pas d’alimentation durable sans politiques publiques claires et ambitieuses. »