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Etats Généraux de l'Alimentation

Les principales mesures à retenir


Politique et syndicats le 21/12/2017 à 18:25
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Les Etats Généraux de l'Alimentation se sont conclus jeudi sur l'annonce d'une loi pour soutenir les producteurs face à la grande distribution, et une foule de projets à mettre en oeuvre durant le quinquennat afin de parvenir à une alimentation « saine, sûre, durable et accessible à tous ».

Il sera adopté avant la fin du premier semestre 2018 par ordonnances. Deux points sont actés : la lutte contre la vente à perte, et l’encadrement des promotions abusives.

Les produits alimentaires ne pourront plus être vendus dans le commerce en dessous du prix d’achat majoré de 10 % pour couvrir les frais de logistique et transport. Egalement terminées, les promotions du type « un acheté, un gratuit » : elles pourront porter au maximum sur un tiers (34 %) de la valeur des produits, soit « deux achetés, un gratuit », et 25 % du volume vendu par an.

Ces mesures expérimentales seront suivies pendant deux ans, notamment pour voir si l’agroalimentaire répercute ces nouvelles mannes sur les exploitants agricoles. Le texte de loi comportera d’autres articles concernant le domaine environnemental ou la sécurité sanitaire : il annoncera notamment la séparation chez les fournisseurs agricoles entre la vente et le conseil pour tout ce qui touche aux pesticides, et il introduira la création d’un délit de maltraitance animale dans les abattoirs et les transports d’animaux.

Un plan de développement de l’agriculture bio sera annoncé d’ici la fin du premier trimestre 2018. De 6,5 % de la surface agricole du pays actuellement, le bio devrait augmenter à 15 % en 2022, avec pour objectif 30 % en 2030. Outre le problème du financement, le plan devra aussi répondre aux grandes disparités qui existent (17 % des fruits et légumes sont bio en France, mais seulement 2,5 % des céréales).

Produits phytos : le calendrier d’élimination progressive des phytosanitaires, dont le glyphosate, sera précisé « au plus tard » à la fin du premier trimestre 2018.

Lutte contre le gaspillage alimentaire : l’obligation de dons des excédents alimentaires à des associations d’aide sera étendue aux cantines collectives et aux industries agroalimentaires. Les distributions de bons alimentaires pour des produits frais seront encouragées entre enseignes, associations caritatives et collectivités locales.

Santé : avant la fin du premier semestre 2018, un plan national nutrition-santé sera rédigé notamment pour lutter contre le surpoids qui affecte la moitié des adultes du pays. Il sera articulé avec le programme national alimentation du ministère de l’agriculture.

La teneur en sucre, sel, gras des produits vendus outremer (y compris pour les aliments importés de pays hors UE) sera progressivement alignée sur les standards métropolitains.

Le dispositif Nutriscore d’étiquetage alimentaire, récemment introduit, va être soutenu et étendu.

Commerce : création d’une « marque France » pour promouvoir les produits agroalimentaires français à l’étranger. Adoption d’un nouveau plan de commerce équitable pour les importations agricoles de pays du sud.

Paris va demander à Bruxelles la création d’un observatoire des risques sanitaires liés aux non-conformités pour les produits agroalimentaires importés dans l’UE.

Les collectivités locales (départements, métropoles, EPCI, communes) vont être incitées à élaborer 500 projets alimentaires territoriaux (PAT) d’ici 2020 pour structurer l’approvisionnement en circuits de proximité.

Une trentaine d’interprofessions ont déposé des « plans de filière » donnant leurs objectifs : les producteurs de viande bovine prévoient par exemple de parvenir à 40 % de viande en label rouge (au lieu de 3 % actuellement), et de doubler la production en bio d’ici cinq ans.

La filière laitière s’engage aussi à doubler le lait bio et réduire de 15 % les antibiotiques.

La filière céréales veut doubler les surfaces en bio.

L’atelier 14 des Etats généraux a défini cinq grandes priorités pour un investissement public prévu de 5 milliards d’euros afin de financer à la fois la modernisation et la transition écologique de l’agriculture française :