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Stratégies en élevage laitier

Les préconisations de FranceAgriMer pour augmenter votre revenu


Alimentation et fourrages le 22/12/2017 à 07:25
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« Améliorer sa rémunération par 1 000 litres, c’est optimiser chaque poste de produits et de charges en recherchant les meilleurs équilibres. La recherche de bons taux dans le lait peut accroître la consommation de concentrés; un taux de croisement excessif pour valoriser les veaux peut menacer le bon renouvellement du troupeau... Tout est donc question de dosage », explique FranceAgriMer.

Après avoir étudié les différents systèmes de production de lait de vache de France, FranceAgriMer estime que les élevages laitiers doivent être plus efficients pour résister aux aléas. L’établissement donne alors quelques recommandations pour progresser.

Indépendamment du prix de base, le prix du lait payé au producteur peut varier en fonction de sa qualité. FranceAgriMer rappelle que certaines mesures permettent d’augmenter le prix de base de 15 à 25 €/1 000 litres en moyenne sur l’année :

– Éviter tout accident d’inhibiteurs, de cryoscopie, de lipolyse, de germes totaux en utilisant par exemple des repères visibles et immédiats sur les animaux en traitement, en transmettant les informations entre les trayeurs, en mettant en place des procédures adaptées, en adaptant la température de l’eau de nettoyage, etc.

– Maintenir les comptages cellulaires et les spores butyriques à un niveau faible et rémunérateur. L’établissement rappelle que « cela passe par tous les maillons de la chaîne de l’élevage, depuis la qualité de l’alimentation à l’hygiène de traite, en passant par les conditions de couchage et l’élimination des animaux incurables. Un taux minimum de renouvellement de 35 % est souvent nécessaire pour assainir un troupeau sujet à de nombreux cas de mammites cliniques ou subcliniques. Il peut être réduit à 25 % une fois la mission accomplie. L’agrandissement de nombreux troupeaux par croît interne occasionne fréquemment une insuffisance de réformes. »

– Viser une richesse du lait en TP et TB par une ration équilibrée et efficace.

Selon l’étude, le produit viande permet une valorisation supplémentaire de 56 €/1 000 litres dans les élevages les plus performants. Voici le rappel des quelques mesures à prendre :

– Surveiller la mortalité des vaches (viser moins de 4 % par an) et des veaux (viser moins de 5 % par campagne de vêlage). La perte d’une vache est estimée à un coût de remplacement de 1 600 €.

– Utiliser le croisement en races à viande : l’établissement estime qu’un tiers d’inséminations en viande ne pénalise pas le renouvellement. Il rappelle également qu’élever les veaux issus de ses croisements un peu plus longtemps permet d’améliorer leur prix de vente de 150 à 200 €.

– Finir les vaches de réforme en fonction de la disponibilité en fourrages, en place, en main d’œuvre (etc.) pour potentiellement gagner 50 kg de carcasse et 300 € de recettes.

– Vendre des vaches ou des génisses pour la production (mais les prix restent très liés à la conjoncture du prix du lait).

En compilant l’alimentation achetée, l’appro des surfaces et la mécanisation, le système d’alimentation représente près de la moitié des charges de l’atelier laitier. Les marges de progrès sont importantes selon FranceAgriMer, « d’autant plus que les écarts sont conséquents au sein d’un même groupe typologique » (entre 160 et 262 €/1 000 litres). L’établissement donne quelques conseils pour réduire ce coût :

– Assurer en permanence l’équilibre de la ration pour la rendre plus efficace.

– Adapter la stratégie de complémentation pour ajuster la dose de concentrés distribués.

– Produire un maximum de lait à partir des fourrages de l’exploitation (objectif : autonomie à 65 %).

– Maîtriser le coût de production de ces fourrages et céréales autoconsommés (cela passe par la fertilisation des surfaces, la valorisation des engrais de ferme, les pratiques culturales, les achats, etc.).

– Réduire les jours improductifs en tendant vers des vêlages précoces et en luttant contre les retards de production et les problèmes de santé.

– Définir une stratégie alimentaire et une stratégie fourragère cohérentes entre elles et avec les caractéristiques de l’exploitation.

– Maîtriser les frais de mécanisation en faisant des choix de techniques culturales moins onéreuses, en maximisant le pâturage et en raisonnant l’acquisition de matériel.

Au niveau des aides perçues par les éleveurs, il existe une forte disparition entre les exploitations étudiées (34 €/1 000 litres pour le quart inférieur et 51 €/1 000 litres pour le quart supérieur). Cependant, il existe peu de leviers d’action de ce côté puisque ces aides sont encadrées par la loi. Il faut cependant rester informer sur les différents programmes nationaux ou locaux qui peuvent être lancés.

D’autres charges sont énoncées : le bâtiment, les frais d’élevage et les frais généraux. Concernant la charge de bâtiment, l’établissement annonce que « la charge optimale est celle qui correspond à des conditions de travail satisfaisantes (quantité, pénibilité, équipements) de logement des animaux et de coûts maîtrisés ». Au niveau des frais d’élevage, les grosses disparités entre élevages sont liées à l’organisation et aux décisions de l’éleveur. L’institut donne pour référence un coût inférieur ou égal à 10 €/1 000 litres pour une bonne performance des frais vétérinaires (avec un seuil d’alerte à 20 €/1 000 litres) et la même somme pour les frais de reproduction (avec un seuil de 15 €/1 000 litres). Enfin, les frais généraux (assurances, comptabilité, téléphone, impôts, etc.) sont traditionnellement dilués par le volume produit mais doivent être surveillés.

Consultez gratuitement l’étude de FranceAgriMer :