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Bien-être animal

Le député Falorni veut que la loi réintègre les caméras dans les abattoirs


Alimentation et fourrages le 19/01/2018 à 10:25

Olivier Falorni, député apparenté PRG, s'est inquiété jeudi auprès de l'AFP de la disparition de l'obligation d'installer des caméras dans les abattoirs du projet de loi sur l'agriculture et les relations commerciales qui doit être présenté le 31 janvier au Conseil des ministres.

L’Assemblée nationale avait voté en janvier 2017 l’obligation d’installer des caméras dans les abattoirs dans le cadre de l’examen en première lecture de la proposition de loi « relative au respect de l’animal en abattoir » de Olivier Falorni. Cette loi n’a jamais été adoptée, mais ses dispositions devaient être reprises dans le projet de loi porté par le ministre de l’agriculture à l’issue des Etats généraux de l’alimentation.

« Dans le projet de loi, il y a une disposition sur le délit pénal qui est une reprise de mon article, mais pour moi cela s’accompagne de l’outil nécessaire pour le caractériser : le contrôle vidéo. Et ça, ça n’y est pas », a indiqué le député.

Interrogé par l’AFP, le ministère de l’agriculture a en effet confirmé avoir « privilégié la présence physique des agents et travaillé sur l’humain avec le renforcement de la formation des agents du ministère comme de ceux des abattoirs ». On retrouvera toutefois dans le projet de loi la disposition sur l’extension du délit de maltraitance aux animaux dans les abattoirs et les transports.

Pour Olivier Falorni, « ces deux aspects sont intimement liés à mes yeux car c’est bien beau de créer un délit pénal, mais s’il n’y a pas d’éléments de preuve pour le caractériser, c’est être dans un entre-deux hypocrite ». « Ce qu’on constate, c’est que toutes les problématiques de maltraitance animale qui ont été déférées devant des juridictions, le sont suite à des vidéos qui ont été tournées clandestinement », rappelle-t-il. « Je ne me résous pas à ce que l’Etat ne soit pas en mesure de faire lui-même son contrôle et qu’on en arrive à ne réagir que parce que des associations tournent clandestinement dans des abattoirs, car cela pose un grand problème en termes de fiabilité du contrôle exercé par l’Etat », a-t-il ajouté. « Si ce renoncement sur la vidéo est définitif, ce sera un reniement de la parole d’Emmanuel Macron, qui avait déclaré pendant la campagne : « la vidéosurveillance dans les abattoirs selon des modalités inspirées de la proposition de loi Falorni sera mise en place » », assure le député.

« Dans le cadre de l’étude du projet de loi, je déposerai un amendement qui sera mot pour mot celui qui a été voté », en janvier 2017, a-t-il prévenu. La diffusion par l’association anti-viande L214 de vidéos choquantes de souffrances animales ont provoqué en 2016 la fermeture temporaire de certains abattoirs et abouti à la création d’une commission d’enquête parlementaire, présidée par Olivier Falorni. A l’issue de dizaines d’heures d’audition, la commission avait préconisé 65 mesures pour diminuer la souffrance animale en abattoir, dont découlait la proposition de loi de Olivier Falorni