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Matières premières

Les cafés divergent, le cacao hésite et le sucre fond


Communication agricole le 19/01/2018 à 18:25

Le robusta a repris des couleurs au Vietnam tandis que l'arabica souffrait de la météo brésilienne tandis que le cacao a évolué sans direction claire cette semaine et que le sucre a creusé ses pertes.

Le robusta s’est ressaisi, touchant jeudi son plus haut depuis deux mois, à 1,794 dollars, tandis que l’arabica a atteint vendredi son plus bas depuis trois semaines à 119,60 cents la livre. « Les prix du robusta commencent à remonter, mais ils restent bas par comparaison aux prix pour les contrats à plus long terme », signe que la demande immédiate dépasse toujours l’offre, ont noté les analystes de Capital Economics. « Le marché new-yorkais (qui détermine le prix de l’arabica, ndlr) a noté que la météo était très clémente au Brésil et s’attend désormais à une nouvelle récolte très abondante », a commenté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Le Brésil est le premier producteur d’arabica, et les données sur le pays affectent donc plutôt les prix de ce café, alors que le robusta est principalement produit par le Vietnam. « Les vendeurs vietnamiens avaient visiblement de quoi vendre, mais ils ont préféré attendre pour faire monter les prix. Ils ont été récompensés pour leur patience jeudi, mais les prix ont déjà commencé à reculer car ils sont passés à la vente », a ajouté Jack Scoville.

Le cacao a atteint jeudi 1.427 livres sterling à Londres et 2.011 dollars à New York, à son plus haut depuis un mois, mais n’est pas parvenu à maintenir ses gains sur la semaine.

L’Association européenne du cacao (ECA) a fait état lundi d’une hausse de 4,4 % de la demande des broyeurs au quatrième trimestre de 2017. A 353.544 tonnes, la demande n’a jamais été aussi élevée pour un dernier trimestre de l’année depuis 1999, l’année la plus ancienne pour laquelle l’ECA publie des données. En revanche, le rapport sur le marché d’Amérique du Nord, publié jeudi par l’Association nationale des confiseurs (NCA), a fait état d’une baisse de la demande, de 1,28 % à 116.080 tonnes sur la même période.

Les acteurs du marché gardaient également un œil sur la météo. « Le marché est plutôt positif, notamment avec les attentes de vents de l’Harmattan qui pourraient dessécher les sols et les cacaoyers », a commenté Jack Scoville. La vigueur de l’Harmattan, vent venu du Sahara qui s’abat chaque année sur l’Afrique de l’Ouest, pourrait ainsi affecter la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial.

La tonne de sucre blanc a atteint son plus bas depuis plus de deux ans vendredi à Londres, à 351,70 dollars tandis que la livre de sucre brut touchait au même moment son plus bas depuis trois mois et demi à 13,02 cents à New York. Selon l’Association des moulins à sucre indiens (ISMA), la production en 2017-2018 devrait être plus importante que prévu.

L’Inde, premier consommateur de sucre mondial et son deuxième producteur, pourrait ainsi dégager un excédent pour la première fois depuis deux ans, même s’il est peu probable que le gouvernement indien accepte de laisser les producteurs exporter, a précisé l’ISMA. « Le sucre signe pour l’instant la pire performance des matières premières que nous suivons, et ce malgré la vigueur du réal brésilien », ont commenté les analystes de Commerzbank. Habituellement, cette vigueur de la monnaie brésilienne fait diminuer les exportations du premier producteur mondial de canne à sucre, car sa production devient plus coûteuse pour les acheteurs utilisant d’autres devises.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en mars valait 1.764 dollars vendredi à 15h20 GMT, contre 1.725 dollars le vendredi précédent à la même heure. Sur l’Ice Futures US de New York, la livre d’Arabica pour livraison en mars valait 121,05 cents, contre 122,05 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 356,40 dollars, contre 371,60 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 13,32 cents, contre 13,97 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1.379 livres sterling, au même niveau que le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 1.932 dollars, contre 1.911 dollars sept jours plus tôt.