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Plan loup

Une tribune dénonce « les propositions irresponsables » de Nicolas Hulot


Élevages ovins et caprins le 30/01/2018 à 14:25

Les propositions de Nicolas Hulot dans le cadre du plan loup 2018-2023 sont « totalement irresponsables et déconnectées de la réalité », ont accusé lundi 450 personnes dans une tribune incendiaire adressée à Emmanuel Macron et Edouard Philippe.

« Après 25 années d’expérimentation », la preuve est faite que « la cohabitation est impossible » entre loups et troupeaux, estiment les signataires, parmi lesquels 24 parlementaires et de nombreux élus locaux, qui critiquent vertement le quatrième plan loup présenté le 8 janvier par le ministre de la transition écologique et solidaire.

Rédigé par quatre représentants d’éleveurs, Mélanie Brunet, co-présidente du collectif des éleveurs des Causses, Olivier Maurin, président de l’IGP Agneau de Lozère, André Baret, président du collectif des éleveurs des Causses et de Lozère, et Gérard Landrieu, maire de Prévenchères, en Lozère, ce texte entend mener « le combat du « droit à vivre » face au « permis de tuer » que possède dans ses gènes » le loup. Au passage, il appelle à la fin « de l’écrasement des ruraux par la puissance financière cachée derrière les lobbies tel le WWF ».

Estimant qu’ « il y a aujourd’hui plus de loups en Europe que de paysans dans (les) montagnes françaises », ce texte s’insurge contre le chiffre officiel de « seulement 360 loups en France », alors que 40 départements seraient touchés, avec 12 000 animaux domestiques massacrés en 2017.

Selon cette lettre ouverte, de nombreux éleveurs auraient même « renoncé », provoquant « une diminution de près de 40 % du cheptel ovin » dans les Alpes depuis dix ans. Dénonçant ce « « nouveau monde » appelé de leurs vœux par des citadins ignorants et des idéologues fanatiques », cette tribune refuse « un règne animal du tout sauvage », qui étoufferait les acteurs ruraux.

Le plan loup 2018-2023 était soumis jusqu’à ce lundi à consultation publique. Présenté par Nicolas Hulot avec le ministre de l’agriculture, ce plan vise à atteindre un cheptel d’au moins 500 loups avant la fin du quinquennat. Jeudi, dans le Puy-de-Dôme, Emmanuel Macron a semblé aller dans le sens des critiques en plaidant pour remettre « l’éleveur au milieu de la montagne » et réfléchir à la « place » du loup « dans des écosystèmes qui lui pré-existent ». Il a revendiqué « assumer un modèle d’agro-pastoralisme (…) qui ne doit pas être fragilisé par un autre objectif », celui du plan loup donc. Espèce protégée, le loup, disparu depuis les années 1930 en France, est revenu par l’Italie à partir de 1992.