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Négociations commerciales

La grande distribution appelle à cesser toute « désinformation »


Politique et syndicats le 01/02/2018 à 16:25

La Fédération du commerce et de la distribution (FCD) a appelé jeudi le secteur agroalimentaire et les représentants des agriculteurs à « cesser leur campagne de désinformation », à un mois de la fin des négociations commerciales annuelles entre distributeurs, industriels et producteurs.

Lundi, l’Ania (Association nationale des industries alimentaires), Coop de France, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et l’Ilec (marques nationales) avaient accusé certains distributeurs de mettre « sciemment en péril la filière alimentaire française », en continuant avec « cynisme », « à mener leur guerre des parts de marché, au détriment de l’intérêt commun ».

Dans un communiqué jeudi, la FCD « condamne » des « déclarations péremptoires et orchestrées, fondées sur une désinformation systématique ». Elle assure que la « priorité absolue » des enseignes est « de permettre aux agriculteurs de vivre dignement de leur métier, et non une nouvelle hausse des marges de grands industriels, déjà en forte croissance depuis un an ».

« En conséquence, elles veilleront, dans la suite des négociations, à privilégier les hausses correspondant à une véritable amélioration du revenu versé aux agriculteurs, à une hausse constatée des matières premières agricoles », poursuit le communiqué de la FCD.

La grande distribution « appelle au retour à la raison, pour que l’état d’esprit positif des EGA (Etats généraux de l’alimentation, ndlr) ne soit pas gâché par des positions caricaturales et d’un autre temps », estime-t-elle.

La FCD rappelle par ailleurs que les négociations « concernent les seuls produits transformés, soit la moitié des produits vendus dans nos magasins », et qu’en sont « exclus les produits bruts et les produits sous marque de distributeur ».

« Les producteurs agricoles ne participent donc pas directement à ces discussions. Un des objets de la future loi Alimentation est justement de remédier à cette situation, en inversant le mode de négociation », précise la FCD.

Dans son communiqué, la grande distribution pointe enfin du doigt « plusieurs industriels laitiers (qui) refusent ainsi toujours d’appliquer la loi Sapin 2 en indiquant le prix qu’ils entendent reverser aux éleveurs sous contrat ». « Ce refus de transparence, comme d’indication de clause de revoyure, est inacceptable. Nous demandons à l’État d’opérer les contrôles nécessaires et d’appliquer les sanctions prévues par les textes » affirme la FCD.

Le gouvernement a présenté mercredi son « projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable », la traduction législative des travaux réalisés pendant cinq mois par toute la filière agroalimentaire lors des EGA, qui devrait aboutir « en septembre » selon le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert.