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De plus petites parcelles favorisent la pollinisation des plantes cultivées


Faits divers le 15/02/2018 à 20:57
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Selon le CNRS, la diversité des cultures et la taille des parcelles auraient un impact sensible sur les pollinisateurs et le succès reproducteur des plantes. Une étude en ce sens vient d’être publiée.

Quinze laboratoires, dont plusieurs équipes du CNRS, ont étudié 4 régions européennes et 20 000 pollinisateurs. Leur objectif était d’étudier l’effet de la diversité culturale et de la taille des parcelles sur les pollinisateurs et le succès reproducteur des plantes. Leurs résultats ont été publiés par Proceedings of the Royal Society London mercredi 14 février.

Selon cette étude, « une forte perte de biodiversité est observable actuellement, notamment liée à une intensification de l’agriculture et la destruction des milieux semi-naturels ». « La conversion des terres agricoles en ce genre d’habitats est difficilement envisageable. Mais une augmentation de la complexité de la mosaïque culturale par une augmentation de la diversité des cultures ou la diminution de la taille des parcelles pourrait permettre le maintien des services écosystémiques. »

15 laboratoires ont donc décidé de tester ces hypothèses. Quatre régions d’Europe tempérée et méditerranéenne ont été ainsi étudiées de façon empirique. L’expérimentation s’est basée sur 229 parcelles cultivées dans 94 paysages agricoles de 1 kilomètre carré, la taille moyenne des parcelles et la diversité des cultures implantées sur celles-ci variant de façon indépendante. Lors des observations, près de 20 000 pollinisateurs ont pu être identifiés et les chercheurs ont ainsi mené des expériences de transfert de pollen et de production de graines.

De cette façon, ils ont montré que la taille des parcelles et la diversité culturale ont des effets distincts sur les pollinisateurs et le succès reproducteur des plantes. « Un paysage agricole composé de petites parcelles, donc présentant plus de bordures de champs, favorise la population de pollinisateurs. Des effets positifs sur le transfert de pollen et la production de graines sont donc mesurables. Une plus grande diversité culturale, pour sa part, ne présente pas d’effet significatif. Notamment, une diversité liée à des cultures intensives aura plutôt tendance à être défavorable aux adventices, mais aussi aux pollinisateurs. Ainsi, les résultats obtenus ouvrent le questionnement quant à des politiques agri-environnementales pour diminuer la taille des parcelles. Cela permettrait de conserver les surfaces de production agricole, mais surtout de maintenir la biodiversité. »