Accéder au contenu principal
Chicago hebdo

Maïs, blé et soja aidés par la météo et le dollar


Tendance des marchés le 19/02/2018 à 10:54
fiches_weather_market2

La crainte de voir le temps sec en Argentine et aux États-Unis affecter la production ainsi que la baisse du dollar ont largement contribué cette semaine à la montée des cours du maïs, du blé et du soja.

« Les inquiétudes sur la conséquence de la sécheresse sur la récolte en Argentine vont et viennent depuis plusieurs semaines », rappelle Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. À ses yeux toutefois, toute réduction de la production dans ce pays, premier exportateur mondial de tourteaux de soja, devrait être compensée par la hausse de la récolte au Brésil. Les cours du blé évoluent aussi beaucoup depuis le début de l’année en fonction de la météo dans la région des Plaines, dans le centre des États-Unis, où est cultivé le blé d’hiver. Plus de 40 % des champs de blé d’hiver sont actuellement touchés par la sécheresse, les États de l’Oklahoma et du Texas étant particulièrement affectés, selon une agence gouvernementale. « Cela deviendra un élément crucial le mois prochain quand la récolte commencera à sortir de sa période de dormance », souligné M. Strickler.

De façon plus générale, les marchés agricoles ont été fortement influencés cette semaine par la baisse du dollar, au plus bas en trois ans face à un panier composé des principales devises. Ce repli de la monnaie américaine rend moins cher les produits en provenance des États-Unis pour les investisseurs munis d’autres devises. Les ventes de maïs, à la peine pendant plusieurs mois, en ont particulièrement profité : elles bondissent depuis un mois et ont encore largement dépassé les attentes la semaine dernière. « Même si la sécheresse s’atténue, la vigueur de ces ventes devrait empêcher les cours du maïs de redescendre beaucoup », estime Mike Zuzolo de Global Commodity Analytics.

Les prix des matières agricoles sont aussi soutenus par l’anticipation d’une accélération de l’inflation au cours des prochains mois aux États-Unis. Cela pourrait inciter la banque centrale américaine à relever plus rapidement que prévu ses taux d’intérêt. « Il y a une corrélation historique entre les prix à la consommation et les cours des matières premières agricoles », relève M. Zuzolo. Quand l’inflation se met à galoper, « les actifs tangibles comme l’immobilier, les terrains agricoles ou les matières premières sont plus prisés », explique-t-il. Parallèlement, la hausse des taux d’intérêt affaiblit un peu l’attraction des investisseurs pour le marché des actions, déjà à un niveau élevé aux États-Unis. « Les investisseurs cherchent d’autres endroits pour placer leur argent, dont les matières premières », ajoute M. Zuzolo. Après un jour férié lundi aux États-Unis, les investisseurs continueront à surveiller de près les conditions météorologiques en Argentine et dans la région des Plaines ainsi que les premières grandes prévisions par le ministère américain de l’agriculture des superficies consacrées à chaque produit agricole aux États-Unis.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,6750 dollars contre 3,6200 dollars vendredi dernier à la clôture (+ 1,52 %). Le boisseau de blé pour mars, également le contrat le plus échangé, a fini à 4,5775 dollars contre 4,4900 dollars la semaine dernière (+ 1,50 %). Le boisseau de soja pour mars, contrat le plus actif, a clôturé à 10,2150 dollars contre 9,8300 dollars vendredi dernier (+ 3,92 %).