Accéder au contenu principal
Zones défavorisées

Une nouvelle carte incohérente selon Jeunes agriculteurs


Politique et syndicats le 20/02/2018 à 10:37

Le syndicat agricole des Jeunes agriculteurs (JA) a affirmé mardi que la nouvelle carte des zones défavorisées donnant droit à des aides européennes restait incohérente, estimant que plusieurs nouveaux entrants ne pourraient pas en bénéficier.

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait tenté la semaine dernière de calmer la grogne des agriculteurs en expliquant que la nouvelle carte allait faire passer le nombre de bénéficiaires de 55 000 à plus de 60 000.

« Il y a des agriculteurs qui vont rentrer dans cette carte et qui ne pourront même pas prétendre aux accompagnements financiers qui sont d’habitude liés à ce zonage, parce qu’économiquement, ils ne pourront pas prétendre à ça. C’est là où on trouve encore une incohérence », a indiqué Jérémy Decerle, président des JA, au micro de Radio-Classique. « C’était des zonages basés antérieurement sur des critères socio-économiques, et aujourd’hui on a remis ces zones sur des critères pédo-climatiques » (climat du sol, ndlr), a-t-il rappelé, en déplorant le sort des exploitants qui bénéficiaient d’aides avec l’ancienne carte, mais plus dans la nouvelle.

« A des agriculteurs qui ne sont déjà pas bien financièrement, on leur explique qu’ils vont encore perdre entre 4 000 à 10 000 euros annuels », a-t-il ainsi détaillé, estimant qu’« on ne peut pas se permettre d’être satisfait ».

La nouvelle carte, qui doit bientôt être remise par le ministère de l’agriculture au président de la République, après validation par la Commission européenne, est appelée à remplacer au 1er janvier 2019 la carte actuelle, qui date de 1976.

Alors que les actions de protestation contre la refonte de la carte des zones défavorisées se sont multipliées ces derniers jours en France, le président Emmanuel Macron recevra jeudi à l’Elysée environ 1 000 jeunes agriculteurs, deux jours avant sa visite samedi à l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris. Jérémy Decerle a espéré un « message d’espoir avec un certain nombre de mesures concrètes » lors de cette réception à l’Elysée.