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Réaction au discours d'Emmanuel Macron

La FNSEA attend des actes


Politique et syndicats le 22/02/2018 à 17:29

La FNSEA attend désormais des actes, après le discours prononcé jeudi par Emmanuel Macron devant les jeunes agriculteurs réunis à l'Elysée, à l'avant-veille du Salon de l'agriculture.

« Au-delà d’un discours offensif, les agriculteurs attendent des actes », a déclaré à l’AFP Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, qui attend de pied ferme le chef de l’Etat pour l’inauguration samedi du salon à Paris, Porte de Versailles. « On sera dans le dialogue mais aussi dans la détermination et la fermeté », a prévenu Jérôme Despey, qui note que le président « aime le contact ».

Le responsable de la FNSEA promet « un accueil franc, poli, respectueux de la fonction, mais qui saura interpeller le président de la République ». « On va demander des comptes », a ajouté Jérôme Despey, qui promet d’être « très, très vigilant ».

Relevant les « lignes rouges » fixées par Emmanuel Macron sur les standards sanitaires et de qualité de la viande qui sera importée d’Amérique du sud, dans le cadre d’un éventuel accord de libre-échange avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay), Jérôme Despey souhaite savoir comment le chef de l’Etat compte faire respecter la parole donnée. Pour vérifier le respect de ces standards, « combien d’agents de la DGCCRF (répression des fraudes) il met en place ? », s’interroge Jérôme Despey. « Concrètement quelles sont les sanctions qui seront mises en œuvre ? », ajoute t-il. Le syndicaliste a en outre réitéré le refus de la FNSEA de faire de l’agriculture « la variable d’ajustement » des négociations entre l’UE et le Mercosur.

Il attend également des précisions sur la loi issue des Etats généraux de l’alimentation, souhaitant qu’on « inverse la protection au profit des agriculteurs ». Ce projet de loi doit permettre aux agriculteurs d’être rémunérés sur la base de leurs coûts de production, et impose à la grande distribution un encadrement des promotions et des ventes à perte. « Ce qu’on veut, concrètement, c’est que dans la loi, il aille jusqu’au bout », a insisté Jérôme Despey. Rappelant que la rémunération d’une bonne part des paysans n’excède pas 350 euros par mois, il souhaite poursuivre le dialogue avec le président, tout en lui rappelant « les difficultés » du secteur.

Jérémy Decerle, président des Jeunes Agriculteurs, a de son côté salué les annonces du chef de l’Etat sur l’installation des jeunes agriculteurs. « On est contents qu’il ait compris que, nous, on avait des choses à proposer. On sera contents de venir s’en expliquer avec lui ou ses services pour mettre en place des choses concrètes et surtout pertinentes pour les jeunes », a-t-il déclaré. A propos du dispositif de pré-retraites agricoles évoqué par le chef de l’Etat, M. Decerle a rappelé que ce dispositif existait il y a une dizaine d’années.